Scènes

Jazz à Vienne 8/7/10 : Elvis Costello

Elvis version country


Dans la famille Krall/Costello, c’est apparemment Elvis qui porte la culotte. On l’attendait naturellement en première partie et Madame la star mondiale, en seconde ; ce fut tout le contraire : Elvis joue les super-vedettes avec son groupe, the Sugarcanes.

Auteur et compositeur de talent, Elvis Costello - qui affiche, avec ses lunettes noires à grosse monture et sa minceur de jeune homme, une vague ressemblance avec Woody Allen - a su se couler au cours de sa carrière dans une pop plus ou moins raffinée avec quelques incursions jazzistiques (il compose pour Madame) ; mais ce soir-là, c’est un Elvis version country, une musique purement blanche, qui s’expriment sur scène. Une musique que l’on n’a guère l’habitude d’ouïr à Jazz à Vienne et qui, il faut bien le dire, dénote quelque peu après la prestation très jazz de Lady Diana.

Elvis Costello © J.-L. Chauveau

Accompagné des instruments classiques de la country américaine : outre les guitares (fort nombreuses pour Elvis), un banjo et un dobro - une guitare à résonateur au son très métallique -, sans oublier le violon et l’accordéon, Costello aligne sans (s’) émouvoir et sans trop se forcer - scéniquement parlant - des chansons qui ne dépareraient pas dans l’atmosphère enfumée d’un établissement nocturne au fin fond du Nebraska.

Vite lassant pour qui n’a pas la fibre country. C’est apparemment le cas d’un certain nombre de spectateurs, qui prennent la tangente avant même la fin du concert. Dans la famille Krall/Costello on préfère nettement Madame…

Line-up : Elvis Costello (g, voc), Jerry Douglas (dobro), Jim Lauderdale (g, voc), Mike Compton (mandolin), Stuart Duncan (fiddle), Jeff Taylor (acc), Dennis Crouch (b).