Scènes

Jazz à Vienne sera dirigé par Christophe Bonin

« Jazz à Vienne », qui a fêté ses 30 ans en juillet 2010 et était jusqu’ici piloté par une association émanant de la ville de Vienne (Vienne Action Culturelle, Président : Jacques Dussenne), change de structure.


Jazz à Vienne, qui a fêté ses 30 ans en juillet 2010 et était jusqu’ici piloté par une association émanant de la ville de Vienne (Vienne Action Culturelle, Président : Jacques Dussenne), change de structure.

Le festival, fondé en 1980 par Jean-Paul Boutellier, est désormais constitué en EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial), dénommé « Jazz à Vienne » et placé sous l’autorité de la Communauté d’Agglomération du Pays Viennois (président : Christian Trouiller).

Dernière étape du processus, le directeur de cet EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial) vient d’être désigné au terme d’un recrutement lancé l’été dernier. Christophe Bonin, directeur du Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives (Drôme), a été nommé fin décembre à la tête de l’EPIC. Il sera présenté officiellement le 29 mars 2011 et prendra ses fonctions début avril, alors que la 31ème édition aura été pour l’essentiel bouclée par Jean-Paul Boutellier et son complice, Jean-Pierre Vignola.

Jazz à Vienne, qui se déroule sur une quinzaine de jours fin juin-début juillet et qui s’autofinance à 80%, a accueilli l’an passé 95 000 spectateurs payants (+5%) et 160 000 dans l’ensemble des salles accueillant des concerts. En termes de fréquentation, ce festival est aujourd’hui le plus important de l’Hexagone. Notons que, selon l’agence chargée du recrutement, pas moins de 140 à 150 candidats s’étaient manifestés.

Le nouveau directeur aura la charge à la fois de gérer la structure du festival, ses permanents et ses bénévoles, et le Théâtre antique de Vienne, mais aussi les programmations futures. Reste à savoir comment va évoluer l’équipe et quel sera le rôle de Jean-Paul Boutellier. Retraite, partage des rôles ou autre ? On ne sait. Selon le cabinet de consultants qui a mené le recrutement, Christophe Bonin sera également responsable de la programmation. Or, celle-ci a toujours, toujours, été du ressort de M. Boutellier, sauf lorsqu’un premier directeur, Jacques Launay, fut nommé à ses côtés. Par la suite, le fondateur de Jazz à Vienne s’est appuyé sur Jean-Pierre Vignola. Quid de la suite ? La question est évidemment centrale, et beaucoup se demandent si Jazz à Vienne ne risque pas d’évoluer vers une manifestation « mixte », « montreux-isée », en quelque sorte, afin de remplir chaque soir un Théâtre antique qui peut accueillir près de 8 000 spectateurs.

Enfin, notons d’ores et déjà pour l’édition 2011 ce qui apparaît presque comme un revirement. Explications.

Depuis sa création, Jazz à Vienne se terminait systématiquement le 14 juillet au matin. On avait coutume de dire que le jazz cédait la place aux militaires, et la folle nuit au défilé de rigueur. Puis, peu à peu, les dirigeants ont pris l’habitude d’avancer les dates, sans qu’on sache vraiment pourquoi. Embouteillages de départs en vacance ? Absence de public pour cause de pont ou de congés ? Disponibilités d’artistes ? Toujours est-il que le festival tendait de plus en plus à avancer dans le mois de juin. Or, la 31ème édition se déroulera du 29 juin au 13 juillet 2011, et s’achèvera donc le 14 au petit matin, au bout de la traditionnelle « All night Jazz ». Un vrai retour aux sources.