Kappeler Zumthor

Huit ans après Babylon Suite paru chez ECM, les Suisses Vera Kappeler, piano et Peter Conradin Zumthor, batterie, réactivent leur duo. Si leur travail sur la recherche de timbres originaux à partir, notamment, de pianos jouets, garde sa pertinence et fait l’identité de la formation, quelques années de maturation supplémentaires ont clairement rendu le propos plus nerveux, tout au moins les terrains d’exploration plus variés.

Poursuivant encore des climats en suspens sur quelques pistes, plages étales où la moindre note de piano tombe dans l’oreille comme une goutte d’eau rafraîchissante, ils approchent frontalement certaines autres parties. La fonction rythmique devient alors génératrice d’un discours frondeur qui avance inexorablement. La mélodie d’une main droite teintée d’ironie, soutenue par des basses droites, s’accole à une batterie chaleureuse ou les timbres tintinnabulants, voire bringuebalants, des instruments jouets sont l’occasion de prospecter autour de la musique de Steve Reich, avec obstination et amusement.

Au bout du compte, une succession de pastilles changeantes, tour à tour averse et rayon de soleil, qui induisent des humeurs sombres ou entraînantes, toniques ou ensommeillées, jamais déplaisantes mais manquant sans doute d’une ligne directrice affermie.