Scènes

L’Hyprcub à Challans

Un concert de L’Hyprcub à Challans…. Aussi improbable qu’un spectacle de danse maraîchine au Pannonica !


Photo : Stéphane Atrous

Alban Darche, compositeur à la créativité intarissable, virtuose de l’art cubiste, nous a révélé une nouvelle facette de son Rubik’s cube ; autant de couleurs musicales changeant au gré de la lumière et des perspectives.

L’Hyprcub d’Alban Darche Photo : Stéphane Atrous

J’ai été fascinée lors de ce concert par les mélodies, qui m’ont semblé par moment assez sombres, et par la beauté évidente de certains morceaux tels que « Saudade » et « Tears ». Comme si les angles droits de cette structure complexe avaient été estompés pour mettre en valeur la musique. Les moindres silences, imperceptiblement interrompus par des tintements de clochettes, de froissements, de souffles… chacun de ces moments d’accalmie semble intervenir uniquement pour intensifier le moment qui précède ou celui qui suivra.
 Pourtant il y a une vraie énergie, visible, palpable, qui émane du groupe, exprimée par Christophe Lavergne et ses frappes énergiques d’ado surdoué jouant avec exaltation dans le garage de ses parents, ou par Jozef Dumoulin, chantant instinctivement ses chorus au Fender Rhodes. Sébastien Boisseau, lui, exprime par son corps en mouvement et les expressions de son visage un plaisir évident à chaque claquement de corde.
Et Alban Darche, en chef d’orchestre, une jambe légèrement surélevée, m’a fait penser à un équilibriste en suspension sur un fil au-dessus du vide et maîtrisant tellement sa performance qu’il avance avec une aisance insolente. 

Mais au lieu d’observer d’en bas le funambule, j’ai pu apprécier la prouesse du jeu d’Alban dont l’agilité des doigts se reflétait sur l’ombre immense qu’occupait toute la hauteur du mur.