Chronique

Becca Stevens

Wonderbloom

Label / Distribution : Groundup Music

De prime abord, la sensibilité de Becca Stevens réveille des souvenirs que l’on doit à un certain kid de Minneapolis, et aux grandes années des studios Paisley Park. Si à l’écoute de Wonderbloom, on a une pensée immédiate pour Prince, cela tient d’abord à l’esthétique sonore de cet album, et au groove très caractéristique que la musicienne impulse sur ses compositions profondes. On peut également citer Tori Amos ou Kate Bush, mais toutes les comparaisons ne sont qu’un point de départ, car la richesse du disque va beaucoup plus loin. Becca Stevens crée son propre monde et le peuple d’invité.e.s qui sont autant d’inspirations pour que jaillisse cet album aussi puissant qu’envoûtant.

Wonderbloom est né à Brooklyn, avant de prendre forme un peu partout au gré de collaborations impressionnantes par leur nombre et leur qualité. Aux côtés de la musicienne, compositrice et interprète, David Crosby, Michael League, Jacob Collier, Cory Wong, et la liste est longue : elle compte plus de quarante artistes. On retrouve également Laura Perrudin sur trois titres, et c’est une bonne surprise. Les deux musiciennes se retrouvent autour d’une recherche passionnée de sonorités inédites, et révèlent une belle alchimie.

Car le soin apporté à l’équilibre sonore est important, il se perçoit immédiatement. Bâti autour de la voix de Becca Stevens, qui demeure centrale, une extension instrumentale et électronique façonne de solides et marquantes compositions. Si Wonderbloom assume ses héritages, il n’a rien de nostalgique et ne rend aucun hommage. Becca Stevens utilise la familiarité d’une musique qu’elle met à l’épreuve de l’expérimentation, et le résultat s’avère on ne peut plus contemporain.

par Raphaël Benoit // Publié le 24 mai 2020
P.-S. :

Becca Stevens (electric charango, synth, prog, Hammertone, banjo, voc), Max ZT (hammered dulcimer), Jason Lindner (synth), Chris Tordini (b), Jordan Perlson (dms, triangle), Keita Ogawa (perc, Angklung, thunder drum), Marcelo Woloski (perc, caxixi, tongue drum), Nate Werth (perc), Nic Hard (roto steering, prog, voc, g, synth), Eric Lense (voc, synth, claps), Cory Wong (g), Justin Stanton (bass, synth, Animoog keys), Michael League (b), Justin Berger (g), Michelle Willis (synth), Michael Mayo (clap, voc), Bobby Sparks (Melotron, Solina, Clavinet, Rhodes), Jeff Babko (prophet), Liam Robinson (Wurlitzer, Rhodes, Arp Omni), Joshua Lopez (guitar), Kaveh Rastegar (b), Lenny Falwell (claps), Jacob Collier (perc, keys & oddities, voc), Mark Lettieri (g), Justin Stanton (synth bass, key), Alan Hampton (bass, guitar loop, drum programming, voc), Ryan Scott (guitar), Josh Mease (keys, drum prog), Bill Campbell (dms), Nathan Schram (vln, viola), Hamilton Berry (cello), David Crosby (vocals), Mike ‘Maz’ Maher (voc), Laura Perrudin (dms prog, harp), Jan Esbra (banjo), Bob Lanzetti (g), Larry Goldings (keys), Roosevelt Collier (lap steel guitar), Bill Stevens (B3 solo), Jules Buckley (brass prog & arrangement), Lenny Falwell (cor), choeurs d’enfants : Ella Hard, Talula Hard, James Corman, Lela Corman, Satie Stevens, Julianne Stevens