Portrait

Joseph Jarman (1937-2019)

Le saxophoniste s’est éteint le 9 janvier 2019, à l’age de 81 ans.


Joseph Jarman. Berlin, Jazzfest 1991

Alors que The Art Ensemble of Chicago s’apprête à fêter son cinquantième anniversaire, et qu’ECM sort un coffret de 21 CD (avec un livret de 300 pages) regroupant les enregistrements du groupe sur le label allemand, le saxophoniste, clarinettiste, compositeur, poète, prêtre bouddhiste, … s’en est allé.

Joseph Jarman commence à étudier la batterie au début des années 50 aux côtés de Walter Dyett. C’est au cours de son service militaire, après avoir été blessé au Vietnam, qu’il choisit le saxophone et la clarinette, en intégrant un orchestre de l’armée de l’air. De retour à Chicago en 1958, il rejoint le groupe expérimental du pianiste Muhal Richard Abrams, aux côtés de ses futurs compagnons de route Malachi Favors et Roscoe Mitchell. En 1965, il devient l’un des premiers membres de l’AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians). Il dirige son propre groupe de 1966 à 1968, avec, entre autres, le bassiste Charles Clark, le batteur Thurman Barker et le pianiste Christopher Gaddy.

En 1967, Lester Bowie, Roscoe Mitchell, Malachy Favors et Joseph Jarman, qui deviendront plus tard The Art Ensemble of Chicago (AECO), enregistrent ensemble pour la première fois dans l’album de Lester Bowie Numbers 1&2. En 1969, l’AECO est devenu le principal projet de Jarman, et le restera jusqu’à ce qu’il quitte groupe en 1993. Hormis quelques apparitions dans les années 90, ce départ marque pour lui un certain retrait du monde de la musique, afin de se consacrer à d’autres versants de sa vie, le bouddhisme zen et l’Aïkido, disciplines qu’il a découvert quelques années auparavant. Il ouvre son propre dojo/zendo d’aïkido, à Brooklyn, toujours en activité sous le nom de Jikishinkan Dojo and Brooklyn Buddhist Association.
Mais il ne quitte pas tout à fait la scène, ni les studios ou même la composition. Il revient dans The Art Ensemble of Chicago en 2003.

Au cours de sa carrière, Joseph Jarman a participé à plus de 40 albums. Il demeure l’un des premiers saxophonistes à avoir joué en solo. Ses différentes passions, qu’il s’agisse de spiritualité, de poésie ou de théâtre, constituent un des ingrédients caractéristiques de l’AEOC, notamment lors de performances live.