Chronique

Patricia Brennan

Maquishti

Patricia Brennan (vib, marimba)

Label / Distribution : Valley of Search

Patricia Brennan compte de nombreuses participations au sein de grands ensembles, d’abord depuis sa ville natale, Mexico, où elle a joué avec le Xalapa Symphony Orchestra et le Minería Symphony Orchestra. Mais aussi depuis son installation à New York où elle a rejoint le John Hollenbeck Large Ensemble, Michael Formanek Ensemble Kolossus, Phalanx Ambassadors, ou encore le Webber/Morris Big Band. Elle a également collaboré en formation plus réduite, avec Tomas Fujiwara’s 7 Poets Trio ou aux côtés de Vijay Iyer, Reggie Workman et Wadada Leo Smith. Et la liste est loin d’être exhaustive.

On la retrouve seule, au marimba puis au vibraphone, dans ce premier album sous son nom. Un projet intime, une immersion conduite par les vibrations particulières des instruments, auxquels la musicienne a ajouté des pédales d’effets, habituellement utilisées pour la guitare. Munie de quelques compositions en arrivant au studio, Patricia Brennan a surtout laissé ses états intérieurs agir et exprimer la musique. L’improvisation domine Maquishti, et conduit l’auditoire dans un voyage en double teinte, par les grands aplats ondulés du vibraphone ou les jets percutants du marimba. 

La musique de Maquishti interpelle aussi instantanément qu’elle est produite ; elle va à l’essentiel, ou plutôt elle y revient. Le silence a sa part d’expression lorsque les vibrations s’y perdent jusqu’à disparaître. Il s’opère comme un ralentissement du temps, révélant une certaine fragilité qui pousse à l’attention jusqu’au détail, et qui invite à une torpeur douce et agréable. Soumise à cette forme primitive, la musique est libérée de toute intention qui l’alourdirait, et sa légèreté est en soi libératrice. Pour son premier album solo, Patricia Brennan signe un disque résolument intemporel, et surtout, un disque important.