Le jazz a sa tribune depuis 2001

Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Lauréats des Victoires du Jazz 2008

Présentation et nominations

Retransmission de la cérémonie le 6 septembre sur France 3 en fin de soirée et le 7 septembre sur France Inter dans le cadre d’un spécial « Ascenseur pour le Jazz » (Julien Delli Fiori) à 22h

Les Catégories :

  • Artiste ou la Formation Instrumentale Française

Andy EMLER MEGAOCTET

« La musique que nous pratiquons n’est pas identifiée par un terme générique quelconque mais elle reste le résultat d’une digestion progressive des musiques passées avec une prédilection pour celles du XXe siècle (“classique”, contemporaine, rock, pop, jazz etc.). Cette musique n’en est pas moins lisible par toutes les oreilles. Le concert restant le lieu privilégié pour son écoute et le moment “vivant” du partage. Eduqué en musique par Marie-Louise Boellmann (fille du compositeur Léon Boellman), à qui je dédie cet album, je fus très vite attiré par l’improvisation. En parallèle naquit une attraction pour les groupes rock et pop de l’époque (Led Zeppelin, les Who, Yes et Genesis), puis une fascination pour l’immense Frank Zappa (par l’entremise de qui je découvris Stravinsky, Varèse, Bartok, Dutilleux et Ligeti). Tout ceci m’amena au désir irrésistible de “musiquer” à plusieurs et donc de créer mes propres groupes et composer mes premiers morceaux. La curiosité pour la musique du XXe siècle est venue naturellement après avoir “flashé” sur les grands compositeurs (Fauré, Debussy, Ravel), puis sur le jazz (Armstrong, Duke, Tatum, Miles, Corea, Hancock). Avec ce nouvel enregistrement, j’avance dans mon parcours de jeune “écrivain”, et j’offre un nouvel instantané de ma démarche ». © Victoires du Jazz

Photo H. Collon/Vues sur Scènes

  • Révélation Instrumentale Française de l’Année (Prix Frank Ténot

Yaron HERMAN

Après le succès de son premier disque en solo « Variations » (Label LABORIE Jazz), et sa nomination « Talent Jazz Adami 2007 », Yaron Herman, 27 ans, le pianiste le plus impressionnant de la jeune génération revient donc accompagné du formidable batteur Gerald Cleaver (qui accompagne Miroslav Vitous, Matthew Shipp, Jacky Terrasson) et du jeune et non moins talentueux contrebassiste Matt Brewer (qui s’est distingué auprès de Greg Osby et dans le nouveau quintet de Gonzalo Rubalcaba).

Réunir Scriabine et Bjork, un standard comme « In The Wee Small Hours of The Morning » avec « l’Hallejuhah » de Leonard Coheny, « Toxic » de Britney Spears avec le traditionnel « Layla Layla », Police et son « Message in a Bottle » et le très monkien « Monkey Paradise », entreprendre des compositions collectives comme MMM ou l’obsédant « Paluszki »… voici le challenge réussi de ce trio, décomplexé, naturel, créatif, jubilatoire et qui réinvente le format du trio, du swing, et du groove. L’énergie rageuse, le lyrisme lunaire, la tension, la perpétuelle invention des formats, des petites touches de post-productions (sous la houlette de Jean-Pierre Taieb) font que ce disque ne ressemble à aucun autre… Bienvenue dans l’univers personnel de Yaron Herman et son trio, un lieu où l’on prend le temps pour tout. © Victoires du Jazz

Album A Time For Everything (Laborie Jazz/Naïve)

Photo H. Collon/Vues sur Scènes

ex æquo avec :

Géraldine LAURENT

Originaire de Niort où elle est née en 1975, parisienne depuis 2005, Géraldine Laurent est une musicienne d’aujourd’hui, une improvisatrice de son temps. Un temps composé tout à la fois de passé et de présent, inséparablement personnel et collectif. Son premier disque en est la preuve. La jeune altiste fascine par son jeu incessant entre mémoire vive du jazz (Rollins, Dolphy, Mingus…) et urgence de l’instant, tradition et invention, racines et originalité, rigueur et fougue. Avec ses deux stimulants complices, elle fait montre de générosité sans fond, d’une belle énergie tant physique que mentale. Mise en place impeccable, swing ébouriffant, sonorité pleine, charnue et fiévreuse, phrasé d’une fluidité naturellement lyrique, prise de risque permanente, maîtrise égale du rythme, de l’harmonie et de la mélodie, joie de jouer et de chanter dans son alto… Voilà des qualités rarement rassemblées en une seule personne. Pour sa première aventure phonographique, elle a choisi un répertoire qu’elle a pris le temps de rôder sur scène avec ses deux compagnons. À l’exception d’un thème original « A Quiet », il est composé de standards peu joués qu’elle a découverts au hasard de ses écoutes. Avec audace, elle se les réapproprie pour mieux les métamorphoser à sa guise. Avec Yoni Zelnik et Laurent Bataille. © Victoires du Jazz

Album Time Out Trio (Dreyfus Jazz/Sony-Bmg)

Photo H. Collon/Vues sur Scènes

  • Artiste ou la Formation Vocale de production française

André MINVIELLE

“ La sortie d’un album de Minvielle est toujours un événement ! « La Vie d’Ici Bas » offre un nouveau répertoire, de « quelques chansons de traverse, dont une bonne dizaine de fraîches nouvelles ». Fidèle à ses univers tout à la fois populaires et expérimentaux, ce troubadour « vocalchimiste » - batteur, scatteur, rappeur, rime-ailleurs qui bouscule les mots et les conventions - fait valser le jazz, et virevolter les mots et toutes nos motions. Une grande leçon de vie, intime et indispensable, une vie d’ici ou de là, sous le ciel d’ici bas. Minvielle, chante, Minvielle biguine, Minvielle scande, Minvielle rappe, Minvielle dérape, Minvielle pulse, Minvielle éclate de virtuosité et de joie simple. Minvielle, en fils naturel de Lacan, Bobby Lapointe et Nougaro. Style ? Du rap naïf aux rythmes sophistiqués, des singularités chantées, un papier du Monde hip hop, le tour est joué. Du jamais entendu, du tout sauf banal, qui allume le sourire et fait circuler les frissons. Rien de plus tonique, rien de plus thérapeutique, rien de plus assuré qu’un spectacle de Minvielle. Avec lui, le jazz cogne, valse, virevolte, chaloupe et s’encanaille. Une grande leçon de vie, indispensable. » © Victoires du Jazz

Album La Vie d’ici-bas (C.A.D/L’Autre Distribution)


  • Album Jazz Instrumental Français

Pierre DE BETHMANN Sextet « OUI »

Parisien né en 1965, de formation musicale classique, Pierre de Bethmann s’est tourné assez tôt vers le monde du jazz. Il fut d’abord pianiste du fameux trio Prysm, (4 albums chez Blue Note) de 1994 à 2001. Il lance en 2001 un nouveau projet en 5tet, Ilium, avec lequel il sort deux albums – sans pour autant cesser ses activités de sideman (avec Moutin Reunion, Laïka, Thomas Savy, Stéphane Huchard, Olivier Ker Ourio, Pierrick Pedron).. La troisième étape de ce projet est en 7tet, dont le répertoire a été créé lors d’une résidence à l’Opéra de Lyon en mars 2006, et dont l’enregistrement est sortit courant 2007 sur le label Nocturne. Un 7tet audacieux, d’une rare fraîcheur, reposant sur une formule instrumentale atypique, incluant le Fender du leader (son centre de gravité), une vocaliste qui monte qui monte (Jeanne Added), deux saxophonistes émérites (Stéphane Guillaume et David El-Malek), un guitariste tendrement lyrique (Michael Felberbaum) et une rythmique à l’efficacité déconcertante (Vincent Artaud, contrebasse, et Franck Agulhon, batterie). Avec cet album, Pierre de Bethmann semble ainsi répondre « Oui » à une quantité impressionnante de défis musicaux actuels - comme un manifeste d’enthousiasme d’une ampleur plus large, face aux enjeux de notre temps. © Victoires du Jazz

Album Oui (Nocturne)

Photo H. Collon/Vues sur Scènes

  • Album International de production française

Ahmad JAMAL « IT’S MAGIC »

Magicien des sons ! Voilà une appellation qui va comme un gant à Ahmad Jamal. Il faisait déjà rêver Miles Davis, qui faute de pouvoir l’engager, demandait à son pianiste de s’en inspirer. « It’s Magic », le thème, un standard, qui donne son titre à son dernier album ne peut être plus approprié. La magie habite le pianiste de Pittsburgh - « l’architecte des sons » - depuis plus d’un demi-siècle, depuis le succès de « At the Pershing », son album culte. Avec le temps, « Ahmad le terrible », s’aventure de plus en plus profond dans l’océan des sons. Ici dans « It’s magic », son dixième album chez Dreyfus Music, Jamal et son trio convient le percussionniste Manolo Badrena, un ancien de « Weather Report ». Avec une base rythmique consolidée, le pianiste-compositeur dispose de plus de liberté encore pour partir à la découverte de nouveaux sons. Repousser les barrières de son territoire, tel est le credo permanent de cet éternel jeune homme de 77 ans. Celui qui partagea l’affiche avec Duke Ellington et Billie Holiday dans les années 50 se refuse à toute nostalgie. « Avoir des regrets, ce n’est pas mon genre, c’est un sentiment qui ferme la porte à l’avenir ». Une attitude qui reflète la plénitude d’un artiste créatif et généreux. © Victoires du Jazz

Album It’s Magic (Dreyfus Jazz - Birdology / Sony-Bmg)

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