Le blues dans la Pau
« Le mois du blues à Pau » avec Nico Wayne Toussaint et le Chicago Blues Festival.
Dave Herrero et Nico Wayne Toussaint © Pierre Vignacq
Chaque année, le temps d’un mois, en faisant la part belle au blues, Pau se prend pour Memphis et le gave pour le delta du Mississippi. Le double concert de Nico Wayne Toussaint et du Chicago Blues Festival en constituait un rendez-vous majeur.
Tout est parti de Jacques Morgantini, figure emblématique du blues palois et initiateur du Chicago Blues festival. C’est en effet lui qui, en 1969, fondait la première édition en programmant notamment John Lee Hooker. Puis le festival a un long moment posé ses bagages à Bayonne avant de revenir cette année dans la ville qui l’avait vu naître. Des retrouvailles en quelque sorte qui virent l’un et l’autre tomber dans leurs bras respectifs.
C’était donc une histoire pas comme les autres qui se déroulait sur la scène du Foirail. Et ce d’autant plus que l’harmoniciste Nico Wayne Toussaint, une étoile du blues en même temps que local de l’étape, ouvrait la soirée. « Think Global, Play Local », on était dans un registre de circuit court. Stéphane Kochoyan, l’hôte de Jazz à Pau, annonçait les liens entre le Chicago Blues et Nico Wayne Toussaint. Ce fut dit et répété par l’harmoniciste lui-même, communicatif autant qu’authentique, qui égrena les concerts qu’il vit puis qu’il partagea avec ce groupe qui, selon ses propres mots, l’a nourri. Le blues qu’il joua ce soir-là était selon lui plus « sud », plus lancinant alors que son répertoire était tonique à souhait. Le concert se termina d’ailleurs avec une reprise nerveuse d’une composition de James Cotton en guise de transition vers la seconde partie.
- Stephen Hull © Pierre Vignacq
La seconde partie était menée au gré d’un blues électrique nourri de groove, avec quelquefois des accents funky par le Stephen Hull Experience qui avait invité le guitariste Dave Herrero et la chanteuse Sheryl Youngblood. D’un mot et au risque de verser dans le cliché, on dira que ce fut un show « à l’américaine » : les musiciens s’interpellaient, prenaient le public à parti, le sommaient de faire les chœurs, ponctuaient régulièrement les morceaux de « Whaou ! » ou de « Yeah ! » et les leaders n’économisaient pas les « Beautiful Public » et « Fantastic Band ». Le set était théâtralisé et le public, qui se prêtait au jeu, conquis.