Scènes

Erik Truffaz, Rollin’ & Clap à Pau

Retour sur le concert d’Erik Truffaz au foirail de Pau fin avril 2024.


Erik Truffaz © Pierre Vignacq

Les deux concerts d’Erik Truffaz à Pau ont fait salle comble. Il venait jouer le répertoire Rollin’ & Clap consacré à un certain nombre de musiques de films, en même temps que se tenait le festival cinématographique Rock In Town dans le cinéma jouxtant la salle de concert.

C’est dans une salle comble, en l’occurrence le Foirail de Pau, qu’Erik Truffaz donnait fin avril un concert autour de son projet Rollin’ & Clap. Ce n’est pas anodin, car on entend plus souvent des plaintes quant à la fréquentation trop réduite des concerts de jazz. Il faut comprendre que les choses sont bien faites dans le Béarn, puisque chaque date de la saison de Jazz à Pau est doublée, précisément en raison du succès des concerts. Le travail de Stéphane Kochoyan y contribue assurément. Et les musiciens en sont conscients puisque Truffaz a débuté ce concert en soulignant le confort de deux dates consécutives au même endroit, notamment lorsque la salle s’avère très agréable.

Erik Truffaz © Pierre Vignacq

Le trompettiste jouait en quintet, entouré d’Alexis Anérilles au claviers, Valentin Liechti à la batterie, Matthis Pascaud à la guitare et Marcello Giuliani,compagnon de route de longue date, à la basse. Le concert était dédié aux musiques de films, en tout cas un certain nombre. Il a débuté avec le superbe thème de « La Strada ». Un incontournable, car le thème est connu et très souvent repris et parce que le nom de Nino Rota résonne comme celui d’un compositeur majeur. Reste que le traitement fait par le quintet a été de franche qualité. D’ailleurs, celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’assister à ce concert peuvent imaginer que la trompette susurrée de Truffaz s’y prête volontiers. Les autres confirmeront. Tout s’est ensuite enchaîné avec beaucoup de simplicité et de naturel. On a retrouvé les thèmes de « Fantômas », « Belle et Sébastien », « Amicalement vôtre » et tout un répertoire autour du cinéma traité à la fois dans un registre de ballade et de choses bien plus rock. Le choix du tout électrique – la guitare, le clavier et la basse – n’y est pas pour rien et certains nostalgiques du Face à Face ont pu renouer avec ces moments d’énergie et de puissance.

Le rappel a été fort généreux, avec quatre morceaux tous aussi agréables les uns que les autres, notamment « César et Rosalie » lorsque Sandrine Bonnaire a rejoint le groupe sur scène pour en lire la lettre. Y a pas à dire, on aime quand Truffaz fait son cinéma.