Pat Metheny

Pat Metheny ne finira donc jamais de nous émerveiller ? Après avoir expérimenté plusieurs albums solo, un Orchestrion dont restent quelques superbes séquelles dans les projets qui ont suivi, un album de musique dite contemporaine auxquels s’ajoutent le Group, les albums en trio, des expériences, toutes aussi géniales les unes que les autres en duo – que ce soit avec Charlie Haden ou Brad Mehldau pour ne citer que ceux-ci – Metheny sort un énième – compte-t-on encore tant sa discographie est riche ? – et une nouvelle fois superbe album. Car oui, et trois fois oui, Side Eve NYC est sublime.

On retrouve bien entendu la patte Metheny : son phrasé lyrique, des compositions envolées et, à chaque morceau, des récits foisonnants. Le guitariste s’est adjoint les services de musiciens émergents ou qui devraient l’être d’ici peu. C’est ainsi qu’on trouve à ses côtés, outre Marcus Gilmore dont la carrière est déjà extrêmement riche, James Francies aux claviers. Mais surtout, il y a là huit morceaux d’une consistance rare dont « It Starts When We Disappear » - un titre peut-être en guise de manifeste ? – qui débute l’album avec près de 14 minutes de musique non-stop. On y retrouve quelques éléments semblables à « (Cross the) Heartland » qui ouvrait American Garage ou encore « The First Circle », incontournable tube : cette écriture crescendo qui, d’un démarrage fait de bribes fébriles, s’envole ensuite vers des hauteurs stratosphériques. Justement, la stratosphère… c’est peut-être là que nous installe systématiquement Metheny à travers l’ensemble de son œuvre et c’est là encore qu’il nous emmène. On retrouve, parmi les huit pistes du disque, « Bright Size Life », un tube là encore. Il figurait originellement sur l’album du même nom de 1976 et sa revisite en live, 45 ans plus tard, montre qu’il n’a pas pris une ride. C’est à l’image de ce disque : on en savoure goulûment les contours et l’intérieur et on se ressert jusqu’à… allez donc savoir.