Chronique

Medeski, Martin & Wood

The Dropper

John Medesky (kb), Billy Martin (d, cuica, berimbau, gongs, mbira, etc.), Chris Wood (b).

Label / Distribution : Blue Note

A ceux qui commençaient à douter de l’éclectisme des trois New-Yorkais, trop contents de les cataloguer Groovy-funky, ce dernier album apporte un démenti cuisant. Depuis, leur signature chez Blue Note, on les sentaient étouffés, sur-produits. Toujours douée pour exhumer les trésors de son catalogue, l’écurie Blue Note confirmait un fois de plus avec MMW son incapacité à s’adapter aux tendences hybrides.

Pour gagner en autonomie vis à vis de Blue Note, MMW se sont entichés du fameux ingénieur Hip-Hop Scotty Hard, connu pour ces travaux avec le Wu-Tang Clan, Kool Keith ou P.M. Dawn. Résultat, une production qui sent à plein nez l bitumenew-yorkais. Les consoles sont là pour accompagner Medesky qui s’en donne à cœur joie avec les potards de son Würlitzer ; et salir la production de quelques craquements ou vrombissements électriques. MMW sont dans leur éléments, et les fans de Straight Edge comme des Beastie Boys y trouveront leur compte dès la première composition. We are Rolling nous plonge ainsi en plein Punk-Rock tumultueux. Et cette nouvelle direction est loin d’être un accident dans l’univers sonore du MMW : Big Time nous confirme la nouvelle direction prise dès les premiers accords boogaloo du B-3 : un son gras et crade, comme le moteur des vieilles américaines. Sur Fèlic, Martin nous déniche une rythmique entre Batucada et Techno inédite, accompagnée d’un couinnement brésilien caractéristique – un bérmbau sauce new-yorkaise ? Un bérimbau sera par la suite de la partie, accompagné d’un piano salsero. Pour la touche latine, le trio n’aurait pu omettre un compagnon de longue date, Marc Ribot qui nous livre une splendide Note Bleue, suave et retenue.

Depuis leurs albums chez Gramavision, on se demandait, s’ils referaient un jour surface ensemble. Blue Note leur avait fait boire la tasse et on les retrouve 5 ans après enfin à l’air libre.