Chronique

Michel Petrucciani

Colors

Michel Petrucciani (p), divers musiciens détaillés sur le livret

Label / Distribution : Dreyfus Jazz

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le Petru…

Pascal Anquetil a sélectionné les standards du pianiste légendaire (1962-1999) dans les enregistrements réalisés entre 1994 et 1997 entre Paris, New-York, Tokyo et Francfort pour commémorer les vingt ans de son décès. Dommage, il n’y a pas les plages en trio avec Gary Peacock et Roy Haynes ou bien avec Eddy Gomez et Al Foster, qui l’inscrivirent au panthéon du jazz. Mais c’était dans les années quatre-vingts.

Le livret du CD vient nous rappeler à point nommé à quel point Michel a abordé le jazz par la guitare, celle de Wes Montgomery notamment : l’écoute de « September Second » en est la preuve flagrante. Il rappelle également des éléments de biographie de celui qu’on surnomma le « Pavarotti du jazz » et donne la parole à des musiciens, notamment claviéristes, qui trouvent encore de nos jours matière à créer dans son œuvre (entre autres les « sudistes » Laurent Coulondre, qui lui a rendu très récemment un vibrant hommage, et Alexis Tchokalian, excellent pianiste désormais très présent sur la place phocéenne).

On retrouve le natif de Montélimar soit en solo, soit en duo avec Eddy Louiss, Stefano di Battista ou encore Stéphane Grappelli (poignant « Little Peace in C for U »), soit en trio avec sa rythmique de l’époque (Steve Gadd, Anthony Jackson), ou bien aussi en quartet, voire quintet (avec Bob Brookmeyer au trombone, di Battista au saxophone, Flavio Boltro à la trompette). De l’ensemble des plages émane une furieuse envie de danser et/ou de faire l’amour. N’est-ce pas ce que Michel Petrucciani aurait désiré plus que tout ?