Chronique

Miniatus

Mean Things

Benoit Baud (saxes), Basile Mouton (b), Frédéric D’Oelsnitz (p, rhodes), Stéphane Foucher (dms).

Label / Distribution : Autoproduction

Il n’y a pas si longtemps, nous parlions de Fred d’Oelsnitz et de son trio, composé du batteur Stéphane Foucher et du contrebassiste François Gallix. Cette fois c’est dans le sillon de Benoit Baud aux saxophones et Basile Mouton à la contrebasse que le pianiste et le batteur confirment un talent indéniable, mis ici au service d’un quartet haut en couleurs.

Au centre d’un monde qui tourne de plus en plus vite, Miniatus prend son temps, avance pas à pas, forgeant son identité progressivement. Pensé en 2004 sous la forme d’un trio saxophones / basse / batterie, puis rejoint par Fred d’Oelsnitz en 2006, c’est en 2016 que le quartet enregistre Mean Things au Crescent à Mâcon. L’album sort finalement en cette année 2018.

Tranquillement, la musique installe une ambiance intime qui se dessine progressivement sur des morceaux qui frôlent parfois les 10 minutes. Sept titres sont signés Benoit Baud et deux Basile Mouton. Les deux musiciens ont des choses à dire et ne manquent pas de vocabulaire. Lorsqu’un album allie à ce point compositions inspirées et interprétation maitrisée, on se laisse volontiers conquérir. Le propos est à la fois résolument moderne et solidement ancré dans la tradition du jazz américain ; on jurerait avoir franchi le seuil d’un club new-yorkais. La musique nous bombarde d’images, elle zigzague au fil des rues rectilignes de Manhattan et nous berce par la puissance tranquille des titres comme « Power Frissons » le bien nommé, « Min to Min », ou « Mammie trotte » qui dévoile plusieurs facettes et suggère même quelques déhanchements.

On peut sans hésiter s’emparer de Mean Things et le laisser s’emparer de nous. Et même si en l’écoutant on se dit que ça valait la peine d’attendre, on espère une suite dans un avenir plus proche, parce que quand on aime...

Pour découvrir : miniatusquartet.com/