Chronique

Nicole Bertolt, François Roulmann

Boris Vian, le swing et le verbe

Ce livre nous fait pénétrer dans l’intimité des objets qui entouraient Boris Vian dans son rapport avec la musique, dont Marc Lapprand rappelle en une préface de 26 pages qu’elle a occupé dans la vie de l’auteur de L’Ecume des jours une place centrale, puisqu’elle fut aussi bien au cœur de sa profession qu’au centre de ses activités diverses dans le champ de la création - écriture de chansons, de livrets d’opéra, de romans et autres formes de textes critiques, pataphysiques ou poétiques. Sans oublier, bien sûr, la musique de jazz elle-même, et la fameuse trompinette qui en était le symbole.

Ces objets (coupures de journaux, pochettes de disques, photographies, manuscrits, partitions, pages de magazines, dessins originaux, brouillons, couvertures de livres, étiquettes de disques, affiches) sont reproduits en commentés au long de 200 pages et regroupés sous diverses rubriques dans un ordre plutôt chronologique, depuis « Accords parfaits » jusqu’au « Souffle coupé » en passant par « Une guerre, des libérations », « Impros à St Germain-des-Prés », « Jazz en noir et blanc », « L’écrivain joue sa partition », « Changement d’air », « Chansons possibles et impossibles », « Conseiller artistique ».

C’est donc à la part de fétichisme qui réside en chacun que ce livre s’adresse, pour peu qu’on s’intéresse à la vie et l’œuvre de Vian. On n’y trouvera pas une approche critique originale, mais on pénétrera dans une sorte de musée « amoureux », si l’on veut bien admettre que les objets de notre vie quotidienne sont aussi ceux de notre vie amoureuse. Reproductions parfaites, livre agréable à regarder, lecture aisée et complice.

par Philippe Méziat // Publié le 21 novembre 2011
P.-S. :

TEXTUEL, 224 pages, 49,90 €