Chronique

Nikolov-Ivanovic Undectet featuring Magic Malik

Frame and Curiosity

Vladimir Nikolov (p), Srđan Ivanovic (d), Luka Ignjatović (as), Kristijan MlačAk (ts), Đorđe KujundžIć (bs), Marko Đorđević (tp, flugelhorn), Teodor Blagojević (french horn), Vladimir Vereš (tb), Miloš Budimirov (tuba), Mihail Ivanov (b), Noé Clerc (acc), Magic Malik (f)

Label / Distribution : Moonjune

Drôle de formation que le Nikolov-Ivanovic Undectet. Onze musiciens dans une formation qui ne ressemble pourtant pas à un orchestre de jazz traditionnel. L’orchestration y contribue très certainement : avec deux instruments harmoniques - le piano de Vladimir Nikolov et l’accordéon de Noé Clerc - ainsi que des souffleurs qui ne jouent pas systématiquement en section, on est loin de ce que nous sommes habitués à entendre. En même temps, on n’est pas sur une autre planète. Il y a dans Frame and Curiosity énormément d’éléments familiers au féru de jazz. Mais le point essentiel c’est, à l’image de ce que peut faire Melusine dans un registre proche, le caractère narratif de ce disque. Il n’y a pas à proprement parler de récit systématique comme on peut en trouver dans La Tectonique des nuages de Laurent Cugny ou dans Porgy and Bess de Gershwin mais les onze pistes – décidément tout semble tourner autour de ce nombre – nous racontent des histoires de mélancolie, de tristesse, de jeux et de joie.

C’est très vivant, très expressif aussi. « Far Away » semble une ode au spleen, et ce n’est pas le seul morceau empreint de chagrin. Si le disque est traversé par des émotions diverses, la nostalgie et la peine se montrent fort présentes ; il y a de grandes chances que ce disque s’avère un exutoire d’émotions pour l’auditeur qui prendra la peine de s’y concentrer sans retenue. Bien entendu la participation du flûtiste Magic Malik est primordiale. Elle s’intègre avec humilité et intelligence à ce tableau fort expressif pour en devenir un élément constitutif bien plus qu’une pièce rapportée de prestige.