Pas de Géant
E-nepties et déraisons : John Coltrane
John Coltrane : Mr. P.C.
Or donc, 1926 ans après une première tentative, le bon dieu nous a enfin envoyé J.C.
C’est à Hamlet qu’il est né le divin enfant ; non plus au son des hautbois et autres musettes mais à celui du saxophone ténor dans un atelier de tailleur. Gaspard, Balthazar et le troisième, guidés par quelques riffs bien sentis, arrivèrent avec or (très peu - une misère), myrrhe, encens et un peu d’héro (eh oui, mages mais pas toujours sages !).
Après une vie bien remplie, Trane nous quitta à l’âge de 41 ans, attendant courtoisement le 17 juillet pour ne pas attrister ses fans hexagonaux.
Dans son essai (transformé), le sax thésard Raphael Imbert a longuement analysé le John Coltrane mystique et spirituel mais ne répond pas à une question centrale : était-il visionnaire ?
La réponse est assurément OUI.
Dès 1959, alors que Bill Gates et Steve Jobs n’étaient que 2 aimables (?) gnards de quatre ans et que leur reconnaissance internationale ne dépassait pas encore le strict cercle familial, le grand J.C. composait et interprétait le prophétique « Mr. P.C ». qu’il enregistra sur l’album prémonitoire Giant Steps. Quand Satchmo découvrit l’ordinateur individuel, il ne put s’empêcher, à son tour, de le qualifier de pas de géant pour l’humanité.
Etait-ce bien Satchmo ou Neil le danseur lunaire ou Lance le pédaleur surexcité ? Je ne sais plus, mais ce n’est certainement pas un hasard si l’album de Coltrane se conclut par ce titre : les bases de l’ordi en 7’10 [1]. Une rumeur s’est propagée et vous a peut-être atteints, faisant de « Mr. P.C » un hommage au bassiste du disque.
J’en ai touché 2 mots à Paul, il m’a éclaté de rire au nez. Mort de la rumeur.