Chronique

Sinne Eeg & Thomas Fonnesbæk

Staying in Touch

Sinne Eeg (voc), Thomas Fonnesbæk (cb), Andrea Gyartas Brahe (vl), Karen Johanne Pedersen (vl), Deanna Said (vl), Live Johansson (cello)

Label / Distribution : Stunt Records

Ce n’est pas la première fois qu’un disque est réalisé sous cette orchestration quasi-minimale. Petra Magoni et Ferruccio Spinetti s’étaient fait remarquer, il y a une vingtaine d’années, dans une configuration de ce type.

Là, c’est Sinne Eeg et Thomas Fonnesbæk qui se sont fendus d’un second album en duo, si ce n’est pour trois titres sur lesquels ils sont accompagnés par une section de cordes. Reste que, fondamentalement, c’est bien le duo voix-contrebasse qui constitue l’ADN de ce disque. Contrairement à leurs prédécesseurs qui revisitaient des grands tubes de la pop, le registre est exclusivement, ou quasiment, constitué de standards de jazz. On y trouve notamment « Take Five » ou encore « Round Midnight » pour ne citer que ceux-ci. Sur l’ultra-célébrissime composition de Brubeck et Desmond, ils réalisent un interprétation bien groovy comme il faut et le chorus est assuré, avec brio, par Sinne Eeg. On retrouve tous les éléments qui donnent à ce morceau cette identité incroyable : les cinq temps bien sûr, le développement harmonique, l’aspect très sautillant. Quelquefois, la version proposée ici se démarque plus. C’est ainsi que « How Deep is the Ocean ? » est jouée sur un tempo rapide tandis que Sinatra ou Clapton, - pour n’évoquer que ces deux autres interprètes de ce tube des années 1930 - le jouaient sur un rythme ralenti. Deux manières de considérer l’amour ?

Ce disque se termine avec « The Dry Cleaner From Des Moines » de Charlie Mingus et dont la version de Joni Mitchell est le mètre-étalon. Là encore, que des prédécesseurs prestigieux. Et là encore, Sinne Eeg et Thomas Fonnesbæk en proposent une interprétation tout simplement réussie.