Le jazz a sa tribune depuis 2001

Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Sur Mezzo en août

  • Mardi 1er - 23h
    J. Vidal et F. Sylvestre
    Concert (2002, 1h05), réalisation : Patrick Savey

Musicien entier et exigeant, le contrebassiste Jacques Vidal privilégie la sobriété, l’accomplissement dans le temps et une complicité musicale qui ne s’improvise pas. C’est ainsi qu’avec l’appui fidèle du guitariste Frédéric Sylvestre, il forme un duo épatant. Jacques Vidal a l’art de mettre en valeur la finesse et l’expressivité des solistes. « Je suis venu à la musique par hasard, confiait-il récemment. J’avais un copain pianiste, un autre batteur de jazz, mais ça manquait de contrebassistes ; les copains m’ont donc demandé de louer une contrebasse et de m’y mettre. Le père d’un ami batteur était musicien et il avait une discothèque impressionnante ; il m’a fait découvrir beaucoup de musique. Je ne sais pas trop ce qui m’a inspiré, mais j’ai été marqué par des rencontres, entre autres un saxophoniste, le premier musicien professionnel que j’ai rencontré, qui m’a mis sur la voie. Je sortais souvent écouter les musiciens au Chat Qui Pêche, au Caméléon. J’ai joué dans le groupe de Charles Saudrais, avec Mickey Graillier… J’ai aussi fait un remplacement avec Ted Curson, Joachim Kuhn et Christian Vander et cela, à mes tout débuts. Puis Christian m’a contacté, et c’était pour la création de Magma en 1969. J’avais 19 ans. J’ai ensuite monté un groupe (en 1976) dont j’étais le leader ; c’est une partie de ma formation aussi. » Jacques Vidal a publié en 2005 « Sans issue » (Nocturne).

  • Mardi 8 - 23h
    F. Théberge Five et L. Konitz
    Concert (2002, 1h08), réalisation : Patrick Savey

François Théberge 5 et Lee Konitz étaient sur la scène du New Morning le 19 octobre 2002. Leur objectif : s’attaquer à l’arrangement du répertoire de Lee Konitz, dernier représentant des jazzmen West Coast à l’imagination toujours débordante. Pari réussi du saxophoniste François Théberge. Rares sont ceux qui ont mis en scène avec autant de talent l’univers singulier du musicien mythique. Hôte de marque du Théberge Five, Lee Konitz lui-même prouve qu’à soixante-douze ans, il est resté l’un des meilleurs improvisateurs du monde. Avec François Théberge (saxophone ténor), Lee Konitz (saxophone alto), Stéphane Belmondo (trompette), Jerry Edwards (trombone), Paul Imm (contrebasse), Karl Jannuska (batterie)

  • Mardi 15 - 23h
    Nico Wayne Toussaint
    Concert (2002, 55mn), réalisation : Patrick Savey

« Je ne suis pas né avec le blues, explique Nico Wayne Toussaint, mais je le porte en moi depuis que je l’ai découvert à l’âge de 15 ans dans le disque « Hard Again » de Muddy Waters avec James Cotton à l’harmonica ». Dès lors, il n’a eu de cesse de le traquer, de l’écouter et de l’apprendre de Cotton, bien sur, mais aussi Junior Wells, William Clarke, Muddy Waters, Jimmy Reed ou Louisiana Red… Cette passion du blues l’a conduit à partir à sa rencontre, aux Etats- Unis, entre Chicago, Minneapolis et La Nouvelle Orléans. À la faveur de nombreux voyages dont un séjour de dix mois comme assistant de français dans une université de Minneapolis entre 1996 et 1997, il a pu ainsi partager la scène avec des figures telles que Jimmy Johnson, Eddy C. Campbell, R.J. Mischo, Luther Allison, Billy Branch… Après avoir joué, à partir de 1993, avec son père dans le groupe Vent du Sud, il se produit depuis 1996 avec ses propres musiciens. Après cinq albums parus depuis 1997 et près de 10.000 exemplaires vendus, il travaille actuellement à l’écriture et la réalisation d’un album en français.

  • Mardi 22 - 23h
    Marcel Loeffler Quartet
    Concert (2002, 58 mn), réalisation : Patrick Savey

Musicien manouche, Marcel Loeffler est né dans le nord de l’Alsace, à Haguenau. Il perd la vue à l’âge de deux ans. Baigné de musique manouche, Marcel est initié à la musique et à l’accordéon dès l’âge de cinq ans par son père. Influencé par Django Reinhardt et la musique du Hot Club de France, son oncle lui fait ensuite découvrir Gus Viseur, accordéoniste contemporain de Django. Art Vandamme marquera un tournant important dans la vie de Marcel Loeffler, faisant le lien entre la tradition manouche et une nouvelle manière de s’exprimer. Du Be Bop à un jazz plus moderne, du tango à des ambiances plus cool dignes de musiques de films, Marcel acquiert la faculté de s’adapter aux situations les plus variées. Outre son ouverture musicale et instrumentale, il manifeste le souci constant d’actualiser son instrument, développant une sonorité moderne, parfois proche de l’orgue, et un phrasé linéaire à l’américaine. Adorant Miles Davis, Herbie Hancock et consorts, l’interprète compositeur s’est donné comme objectif de carrière et de vie, de rendre à l’accordéon sa vraie place dans l’univers du jazz. Le voici sur la scène du New Morning, entouré du pianiste Jean-Yves Jung, du contrebassiste Gauthier Laurent et du batteur Olivier Strauch. Ils interprètent la quasi-totalité de l’album « Sessions » paru en 2003.

  • Mardi 29 - 23h
    Dianne Reeves en live au New Morning
    Documentaire (2003, 58 mn), réalisation : Patrick Savey

Lors de la renaissance du mythique label Blue Note, Dianne Reeves y fut engagée comme principale chanteuse. C’est dire si nous avons affaire à une pointure du jazz. Mais pour emprunter la voie de ses inspiratrices, les Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Billie Holliday, Dianne Reeves est partie en quêtes d’expériences musicales dans divers styles, s’ouvrant à toutes les influences : Afrique, Brésil, R&B, gospel, pop et même musique classique puisqu’elle a chanté avec l’orchestre symphonique de Chicago sous la direction de Daniel Barenboïm, et sous la baguette de Sir Simon Rattle avec la Philharmonie de Berlin. Elle est aujourd’hui devenue l’une des références du jazz vocal. Si elle chante sur des compositions de facture assez classique, en concert, la chanteuse afro-américaine n’hésite pas à se lancer dans l’improvisation où elle se montre digne des plus grandes.

Les Vendredis Blues

  • Vendredi 4 - 23h

Lil’Ed and the Blues Imperials

Concert (2003, 55mn), réalisation : Patrick Savey

Bien que petit par la taille, Lil’Ed est un géant du blues. Guitariste surdoué, il est également un chanteur hors pair. Avec les « Blues Imperials », il a écumé les plus grands clubs de jazz du monde. Showman du blues, il a l’habitude de traverser la scène, sur les genoux, ou sur la pointe des pieds, le dos à l’horizontale. Ed Williams joue un blues féroce et profond, qui lui vient de la banlieue sud de Chicago. Le « Washington Post » a même décrit sa musique comme « de la liberté sauvage et contagieuse ».

  • Vendredi 11-23h
    Ike Turner & The Kings of Rythm : Blues Session 1
    Concert (2000 ; 52 min) ; réalisation : Patrick Savey

Tour à tour producteur, arrangeur et découvreur de talents, Ike Turner est aussi l’un des plus remarquables guitaristes de sa génération. Les plus grands sont passés dans ses studios : Buddy Guy, Otis Rush, Marvin Gaye, Stevie Wonder, Prince… Pour ce concert enregistré au Jazz Club Lionel Hampton de Paris, celui qui porta le rock’n’roll sur les fonts baptismaux en 1951 avec « Rocket 88 » est entouré de huit musiciens et de la sexy et charismatique Audrey Madison - sorte de clone de Tina Turner -, avec qui il forme un duo électrique. Dès les premiers riffs de guitare, le ton est donné : on comprend pourquoi l’album du grand retour de Ike Turner, en 2001, s’appelait « The Resurrection ». Un grand moment de blues.

  • Vendredi 18 - 23h
    Arthur Adams
    Concert (2003, 1h05), réalisation : Patrick Savey

Personnage attachant de la scène actuelle, son répertoire fait souvent appel au blues le plus pur, version électrique avec une rythmique impeccable à la Teardrops. Il s’offrira même le luxe de reprendre Louis Armstrong avec « A wonderful world » où les parties de guitare, trèssubtiles, font merveille. Un succès mérité pour cet authentique musicien.

  • Vendredi 25 - 23h
    Sherman Robertson
    Concert (2002, 58mn), réalisation : Patrick Savey

Guitariste et chanteur, Sherman Robertson, très souvent surnommé « le nouveau gamin de la vielle école », peut-être rajouté à la liste des légendes du blues. Il est aussi considéré comme un jeune maître du Zydéco, du blues électrique texan, du rhythm & blues et du blues louisianais du marais. Enregistré au Jazz Club Lionel Hampton, Sherman a souvent surpris l’auditoire par son habilité à jouer avec une touche teintée de rock. « C’est ma façon de cuisiner, je mets comme ingrédients du groove zydéco et je saupoudre le tout de blues. Au fond, ce ne sont que rythmes et sensations ».

Soirée spéciale : Jacky Terrasson

  • Mardi 29 - 23h
    Jacky Terrasson
    Concert (2002, 1h30), enregistré au Festival Piano aux Jacobins.

Jacky Terrasson a suivi une formation de piano classique au lycée Lamartine, à Paris. Il fut l’élève de Jeanine Laroche qui lui promettait un bel avenir de virtuose classique. Mais c’est le jazz, dont sa mère était une fan, qui l’attirait irrésistiblement et, à 20 ans, il part aux Etats-Unis suivre les cours du célèbre Berklee College of Music. De retour en France, il joue avec Barney Willen et Dee Dee Bridgewater, avant de partir pour New York où il devient le pianiste d’Art Taylor. Suite à l’obtention du prestigieux prix Thelonius Monk, il est cité par le « New York Times » comme « l’un des trente artistes majeurs susceptibles de changer la culture américaine dans les trente prochaines années » ! Après avoir, en 2000, mis les plus grandes chansons françaises aux couleurs du jazz, son album « Smile » propose, en 2003, une réinterprétation éblouissante des grands standards mêlée aux inspirations du funk et de la musique française. Cet album a reçu la Victoire du meilleur album de jazz. C’est à cette période que nous l’entendons en concert.