Chronique

Trinkle Jazz Ensemble

Red, Hot & Blue Cole

Pierre Fargeton (g), Célia Forestier (voc), Rémi Flambard (tp, bugle), Pierre Baldy (tb, f), Ludovic Murat (as), Vincent Périer (cl), Sylvain Félix (bs), Brice Berrerd (cb), Francis Decroix (d)

Label / Distribution : Inouïe Distribution

Tout est dans le titre ou presque car Red, Hot & Blue Cole est un hommage à Cole Porter, initialement travaillé dans le cadre d’un enseignement à l’Université de Saint-Etienne. Pierre Fargeton, qui a réalisé les arrangements de neuf morceaux sur onze et écrit les deux autres, en l’occurrence « Drame n° » ainsi que « Valse à la Cole », s’est plongé avec son équipe dans le répertoire de l’immense songwriter américain et le résultat est tout à fait probant. Ça swingue véritablement, le chant de Célia Forestier tombe au poil tout comme la musique de ce nonet d’enfer.

On notera que l’harmonie repose sur les souffleurs : si ce n’est la guitare (qui n’apparaît pas sur tous les morceaux), il n’y a pas d’instrument harmonique. C’est assez original pour être noté et ça vient très certainement en écho à des arrangements, notamment issus de la West Coast. À ce titre, impossible de ne pas évoquer le quartet de Gerry Mulligan et Chet Baker, formation emblématique de ce type d’écriture, ou encore George Russell, musicien et théoricien que cite volontiers Pierre Fargeton. On notera également que, contrairement à une tradition jazz qui fait la part belle aux développements instrumentaux au détriment des paroles, ici les textes sont intégralement restitués.

C’est frais et réjouissant – attention, il n’y a aucun mépris dans l’usage de ces adjectifs – et, en onze morceaux, le Trinkle Jazz Ensemble réalise un beau disque. Alors bien sûr, les inconditionnels des musiques dissonantes à tout crin n’y trouveront pas leur compte. En revanche, celles et ceux qui aiment la chanson et les arrangements recherchés – et ils ont fort raison – découvriront un album extrêmement agréable.