![](/IMG/arton3483328.jpg)
Ugo Lemarchand quartet
Thalia
Ugo Lemarchand (ts), Dado Moroni (p), Daryll Hall (b), Jason Brown (d)
Label / Distribution : Jazz&People
D’abord saxophoniste, mais aussi pianiste (notamment de la contre-diva jazz aixoise Cathy Heiting), Ugo Lemarchand est l’un des secrets les mieux gardés des scènes provençales. Pour son premier album en tant que leader, il frappe un grand coup en conviant des musiciens d’exception à s’exprimer avec lui. Son jeu de saxophone a un côté incantatoire dont la chaleur et les volutes coltraniennes ne vont pas sans rappeler Joe Henderson. Nourri d’oxymores, entre staccato paradoxalement doux et legato étonnamment rageur, il déploie des phrases d’une mélodie touchante sur des compositions sans fioritures mais qui semblent toujours au bord de l’abîme.
Il flirte avec le free sans s’y fondre pour autant, comme si sa folie lui donnait une forme de sagesse. Subversif, il ose citer « Well You Needn’t » de Monk sur « Beatrice » de Sam Rivers et détricote « Giant Steps » de Coltrane sur une grooverie funky/latine centrée sur une pédale ravageuse. Avec un profond sens du blues rare sous les latitudes de Provence et d’ailleurs, il développe, sur ce disque dédié à sa fille, des récits emplis de rage contenue et débordant d’une tendresse infinie.