Chronique

Baptiste Herbin

Dreams And Connections

Baptiste Herbin (as, ss), Eduardo Faris (p), Darryl Hall (b), Ali Jackson (dms).

Label / Distribution : Spacetime Records

Le saxophone alto, au masculin comme au féminin, se porte plutôt bien en France. Baptiste Herbin en est une preuve supplémentaire. Dans un disque de moins de 50 minutes, où toute ornementation non indispensable est dégagée au profit de l’essentiel (« Mia Sorella » atteint la durée maximum de 7:41), Baptiste Herbin conserve une grande concentration dans son discours aux thématiques diversifiées, avec de nombreuses références brésiliennes, où l’excellent pianiste Eduardo Farias apporte une aide précieuse. Mais ces références sont soigneusement contrôlées, en évitant tout effet « exotique », y compris dans « « Confusão Geral », et dans le terminal totalement débridé « Um A Zero », qui réveillera les nostalgiques du début de la Coupe du Monde de 1998. En d’autres temps, Jorge Ben avait célébré dans « Camisa 10 », le numéro fétiche brésilien de Pelé et Zico, élargi ensuite au plan international aux organisateurs de jeu offensifs…

Les pièces du recueil se veulent autant de références, familiales, amicales et musicales. On retiendra dans ce dernier cas « The Sphere », hommage évidemment à Thelonious Monk, qui se situe dans un travail en profondeur sur « Monk’s Mood ». Quant à « For Julian » qui ouvre l’album, il est dédié à Cannonball Adderley, mais la même pièce aurait très bien pu être intitulée « For Jackie », comme en témoignait, entre autres, le traitement de « Appointment in Ghana » (dans l’album Interférences). L’ombre du grand McLean reste présente au fil du disque, sans être envahissante.

Après Auguste Herbin, peintre de l’abstraction géométrique, Robert Herbin, joueur puis coach du grand Saint-Étienne, voici donc Baptiste Herbin, saxophoniste alto de jazz. Bienvenue.