Chronique

Vladimir Cosma

Suite populaire et œuvres pour mandoline et accordéon

Vincent Beer-Demander (mandoline), Grégory Daltin (acc)

Label / Distribution : Larghetto Music

Si l’orchestration n’est pas commune – il faudrait fouiller et re-fouiller pour trouver des formations accordéon et mandoline – Grégory Daltin, qu’on a pu croiser par ailleurs en trio avec Julien Duthu et Sébastien Gisbert ou avec le saxophoniste Didier Labbé, n’en est pas à ses premiers pas. Pas plus que Vincent Beer-Demander qui croise le fer des huit cordes de la mandoline depuis nombre d’années. L’un et l’autre ont en outre en commun de naviguer entre musiques savantes et musiques populaires. Ils sont instrumentistes dans différents univers musicaux et, dans cet album – écrit et arrangé par Vladimir Cosma – ils font le lien entre ces différents registres. Les six premiers morceaux constituent la « Suite populaire » – un qualificatif qui est loin d’être anodin – en écho aux danses roumaines, à Bartók, à l’Europe centrale. Les trois suivants constituent le « Concerto mediterraneo ». Initialement écrit pour orchestre et mandoline mais non publié, il a été réduit ici pour le duo. Le troisième mouvement, « Fantaisie concertante », a été lui aussi adapté pour l’orchestration mandoline-accordéon puisqu’il existait auparavant pour piano et mandoline. En fin d’album, le duo interprète trois compositions de Vladimir Cosma avec lesquelles nous sommes plus familiers. D’une part car elles avaient déjà été éditées. Ensuite car elles renvoient aux musiques de film – il s’agit du « Dîner de cons », du « Jouet » et du « Bal des casse-pieds » – qui ont contribué largement à la renommée de Cosma.

Outre les échos d’Europe centrale, on trouve volontiers ici des parfums de Provence – la mandoline est un instrument méditerranéen – au long des seize pistes, souvent aussi courtes qu’elles sont percutantes, de ce disque. C’est le plus souvent joyeux, dansant, festif.