Grand moment de musique improvisée - de ceux dont la transcription au disque ne fait pas regretter le live -, ce cheminement initiatique à quatre évoque quelque caravane de la soie, de Paris au Minnesota round trip, via Samarcande-la-rêvée, un poste contre la soif où siffler une canette de Global Unity sur une aire pour gens du voyage baptisée drôlement « Survivors’ Suite », les sables de Gobi, les chameaux houlants et mâchant en 8 1/2 ⁄ 4 : une Perse yankee d’avant Neauphle-le-Château, quoi !
Menée par le super cornac Hanson, saxophoniste aussi puissant que subtil et à la verve jamais prise en défaut, charpentée par la basse chthonienne de Roessler (les amateurs d’arco seront comblés), cette œuvre libre s’enracine dans un terreau percussif grosso modo divisé en deux - Pozzi en assurant volontiers la dimension bruitiste, Cueco la rythmique -, d’une exemplaire complémentarité amniotique.
L’âme se donne à ces contes sonores - berceuses et quêtes d’une sensibilité extrême.
Les rois mages ont trouvé leur immaculé concept.