Tribune

Le Sounds d’Ixelles, sourire retrouvé

A propos de la réouverture du Sounds, club mythique à Ixelles qui a failli mettre la clé sous la porte.


le Sounds © Jacques Prouvost

Le Sounds, à quelques pas de Bruxelles, a failli se transformer en magasin de fringues ou en officine d’assurances. C’était compter sans l’énergie et la volonté de quelques-uns pour ferrailler bien comme il faut et sauver ce lieu de culture.

L’ouverture d’un club de jazz n’est pas chose courante. Mais la renaissance d’un club mythique qui, après plus de trente-cinq ans de bons et loyaux services, pensait fermer définitivement ses portes, est presque un miracle.

Le Sounds, à Bruxelles, tenu à bout de bras par les infatigables Sergio et Rosy, cherchait depuis longtemps un « repreneur ». Il s’en est fallu de peu que le célèbre club, situé rue de la Tulipe à Ixelles (l’une des 19 communes qui forment Bruxelles), ne soit réhabilité en appartements de standing, en commerce de fringues ou, au mieux, en restaurant.

L’association de Buen Vivir (un collectif qui défend le bien-être et combat le consumérisme à outrance) et Sounds Live a réussi à rassembler presque assez de moyens et surtout beaucoup de volontés pour convaincre les anciens propriétaires et les pouvoirs publics de « sauver » le Sounds.

Le Sounds © Jacques Prouvost

Quoi qu’en pensent certains, ce genre de lieu est indispensable pour faire vivre la culture et faire émerger des projets artistiques à long terme. Ce ne sont pas Nathalie Loriers, Eric Legnini, Octurn ni encore moins le Brussels Jazz Orchestra, fleurons du jazz belge, qui diront le contraire, car leurs projets ont souvent vu le jour dans ce petit club bruxellois. La réouverture, prévue le 18 novembre, est donc un évènement et une équipe de bénévoles s’active déjà à rénover les lieux et à préparer une programmation digne de ce nom. Un « growfunding » – qui remporte un succès inespéré et prouve que le public a besoin de cet espace – a été mis en place pour acheter du matériel ad hoc, accueillir les artistes au mieux et les rémunérer à leur juste valeur. On peut encore y participer. C’est même conseillé.