Donald Brown and the Bush Messengers

Groove en série, duels de cuivres, claquement de congas, accords syncopés, la musique de Donald
Brown bouge. Les arrangements combinent classicisme (des changements d’atmosphère brutaux à
la Mingus) et modernité (passages très binaires hérités du funk). Mais l’ensemble reste jazz, très
jazz. Il y a une présence permanente du blues qui donne la chaleur aux compositions. L’excellente
section mélodique enrobe les mélodies, brandit les thèmes et passe le relais à la rythmique qui se
charge de propulser tout ça à vingt mille lieues. Une suite en cinq parties, à la recherche du
Bushman Essiet est savamment arrangée et permet à Jérôme Barde de voler la vedette au reste
du groupe avec ses délicats entrelacs à la guitare dont la sonorité cristalline tranche avec
l’ensemble.
Pour ce disque en forme de confession, le pianiste amoureux de la France (ses deux précédents
disques Enchanté et French Kiss en sont la preuve) a su renouveler ses arguments sans changer de
style. Avis aux amateurs d’ambiances chaudes et d’orchestrations intelligentes.