Chronique

Doudou Swing

Mister Django & Madame Swing

Philippe « Doudou » Cuillerier (g, voc) ; Antonio Licusati (b, voc) ; Victorine Martin (g, voc) ; Emy Dragoi (acc)

Label / Distribution : Frémeaux & Associés

Comment sensibiliser les enfants au jazz en général, et au jazz manouche en particulier ? C’est à cette question que tente de répondre le groupe Doudou Swing à travers ce joli conte musical (également présenté sur scène [1]) destiné aux enfants à partir de cinq ans.

Mister Django est un manouche qui veut devenir musicien. Un de ses voisins, le professeur Onoff, musicien « très gentil mais un peu bizarre », va lui enseigner la musique, le rôle des différents instruments, et l’improvisation. Il lui présentera également Madame Swing, chanteuse de jazz et scatteuse forcenée.

Hélas… la redoutable sorcière des gammes et des arpèges rôde, et ne tolère pas que des musiciens puissent jouer sans lire la musique. En guise de représailles, elle fait donc disparaître Madame Swing qui se retrouve emprisonnée dans le château des arpèges. La sorcière promet de la libérer, à condition que Mister Django soit capable de lire une partition.

Ce dernier, après avoir appris le solfège auprès du professeur Onoff, se rend au château et est mis à l’épreuve par la sorcière : elle lui demande de chanter « La Chevauchée des Walkyries ». Mister Django s’exécute mais ne peut s’empêcher de transformer le tempo de Wagner pour en faire un swing endiablé. Et, comble d’insolence, il invente même de nouvelles paroles ! C’en est trop pour la sorcière, qui explose. Madame Swing est libérée. Tout est bien qui finit bien…

Le scénario est bien rythmé, à l’image de l’alternance entre le récit, où interviennent les personnages pittoresques, et les chansons aux irrésistibles mélodies parfaitement arrangées et interprétées. Mais au-delà du simple aspect narratif, Mister Django et Madame Swing propose de façon très pédagogique une réflexion sur les deux manières d’appréhender la musique : académique ou autodidacte.

Cependant, aucune des deux approches n’est sanctifiée ; elles sont au contraire présentées comme complémentaires. Enfin, autre facette du disque, et non des moindres : puisque c’est de musique manouche qu’il s’agit, ce conte est également un appel à l’ouverture vers cette communauté, et plus généralement vers celles et ceux que l’on peut croiser hors du conformisme musical. Un cadeau idéal pour les petits, que les adultes écouteront avec tout autant de plaisir.