Scènes

Endless, salle Nougaro

Retour sur la sortie de résidence d’Endless salle Nougaro à Toulouse


David Haudrechy © Michel Laborde

Pour la seconde fois, la salle Nougaro accueillait le concert de sortie de résidence d’Endless. En attendant un nouvel album à venir.

Endless, le duo entre David Haudrechy et Grégoire Aguilar n’était pas passé inaperçu il y a quelques années de ça. Ils avaient sorti Lost Lake, un album franchement exquis dans lequel ces deux orfèvres tissaient, avec beaucoup de soin et d’application, une très belle musique. Aussi pouvait-on saliver en apprenant que la salle Nougaro accueillait un concert de ce duo pour la sortie de leur second projet après une résidence d’une semaine. La salle toulousaine avait d’ailleurs déjà ouvert ses portes au duo pour leur premier album, signe d’une histoire d’amour qui dure.

David Haudrechy © Michel Laborde

Fin septembre, nous étions donc un certain nombre aux Sept-Deniers avec l’idée de nous délecter de la musique d’Endless. Peu nombreux pour tout dire, mais ce fut avec un plaisir immense que le public accueillit les onze morceaux de ce concert. Onze morceaux dont neuf compositions originales parmi lesquelles « Blue Impala » de Grégoire Aguilar, qui a ouvert le concert. Un note à note au piano, dont la sobriété était accentuée par des bouts de « gaffer » glissés entre les cordes de l’instrument, lui donnant un caractère proche des percussions. Au-dessus, si on peut dire, volait le sax soprano de David Haudrechy. Tout était extrêmement doux et méticuleux, si ce n’est les bruyants et incessants clic-clic des reflex de deux photographes à peine polis. Quelques spectateurs insistèrent heureusement pour qu’ils cessent leur mitraillage et ils s’en furent se gâcher les oreilles, et encore un peu les nôtres, dans un coin plus reculé de la salle.

Tout se déroula avec une minutie et une extrême délicatesse. Celle-là même qui caractérise leur premier projet. Aux trois quarts du concert, Haudrechy annonça une reprise de Carla Bley : « At Midnight ». Superbe, cela va sans dire, comme l’avait été leur reprise de « Ùtviklingssang » de la même compositrice lors du projet précédent. Ils avaient assisté l’un et l’autre aux concerts que Carla Bley avait donnés à la salle Nougaro il y a quelques années, avant qu’elle ne soit faite docteur honoris causa de l’Université du Mirail : un souvenir fondateur.

Un rappel, bien entendu, avec une version dense de « Round Midnight », un classique s’il en est, revisité avec autant de délicatesse que l’ensemble du répertoire qui venait de lui précéder. On en sortit groggy de musique, de succulence et de béatitude.