Éclair furtif à l’Université
Retour sur le concert-chorégraphie-vidéo de Blitz à la Fabrique.
Blitz © David Perpère
La Fabrique de l’Université Jean Jaurès à Toulouse accueillait cette mi-octobre Blitz, un projet difficilement catégorisable entre musique électronique, danse et vidéo. Une expérience sonore et visuelle centrée sur l’idée de danse nocturne. Et tout ça en plein jour !
- Blitz © David Perpère
Ce très beau projet est né d’un raté : une exposition au centre culturel Bellegarde qui ne se fait pas et Sables Noirs, un duo réunissant David Haudrechy et Romain Barbot pour la partie discographique, auquel s’adjoint le vidéaste Romain Quartier pour les prestations live, se substitue à cette exposition. Sauf que le projet devait mêler musique et danse. Le trio est donc allé chercher la danseuse Marion Muzac et c’est ainsi que tout a vu le jour. On ajoutera que leur première représentation a eu lieuy au Centre de Développement Chorégraphique à Toulouse comme pour confirmer la place de la danse dans ce projet.
Mais en cette mi-octobre, c’est la Fabrique, salle de concert de l’Université Jean Jaurès à Toulouse, qui accueillait ce projet novateur. Que cette expérience sensorielle unique soit portée au sein de cet incubateur assez génial qu’est l’ex-fac de lettres du Mirail, en partenariat avec le département de musicologie, est une évidence. Le dialogue post-spectacle avec les étudiants – rejoints par les collégiens de la Jazzette d’Aspet – venait parfaire ce concert-chorégraphie-vidéo. Expérience sensorielle donc, mais aussi spectacle total puisque, si l’ouïe et la vue étaient sollicitées, le choix de disposer les haut-parleurs aux quatre coins de la salle tandis que le public entourait les artistes était particulièrement bienvenu. Cette perception sonore à 360° accompagnait une salle plongée dans le noir pour donner tout son sens à cette chorégraphie nocturne. La musique électronique, comme une sieste, le sax évanescent, la vidéo en motifs monochromes, tout indiquait une transe, une invitation à l’introspection. Une heure après, on sortait de cette agréable léthargie recentré, ralenti, rasséréné.
S’il existe de très nombreux projets musicaux novateurs – Citizen Jazz les médiatise abondamment – il est toujours incroyable d’en faire l’expérience. C’est ce que proposait Blitz – cet éclair qui signifie tant la furtivité que la fugacité.