Chronique

Ergo

Multitude, Solitude

Label / Distribution : Cuneiform Records/Orkhêstra

Foules soporifiques…

Si les textes d’Alain Souchon étaient directement convertis en partitions musicales (ce qu’à Dieu ne plaise, il a déjà un Voulzy sous la main pour lui adapter ça fort joliment), le résultat pourrait ressembler à ce disque d’Ergo… une musique gentiment tournante, un rien bavarde, mollement raffinée, à tendance hyper-sentimentale…

Le résultat, plaisant au demeurant (trop plaisant même) est - c’était prévisible - puissamment soporifique. Cet ambient intello fera les délices des salons Coste et de la rédaction des Inrocks, et pourra justifier une interview dans l’émission « Tracks » d’Arte, avant de finir épinglé d’une quadruple croche dans Télérama

Tempérons en disant que la pochette est jolie, genre Hipgnosis, l’habillage graphique très « classe », très design Seventies (tout en Helvetica bas de casse), et enfin (pour rester dans les seventies) que Carl Maguire, le clavier, joue d’instruments vintage dont un Rhodes et surtout un synthétiseur Prophet, ce pour quoi il lui sera beaucoup pardonné : la machine créée par Dave Smith ne se donne en général qu’aux bons musiciens…