Éric Löhrer
Un héraut au service de Dame Guitare…
En 2008 Marcel a beaucoup entendu parler d’Éric : Proust a donc eu envie de bavarder avec Löhrer. C’est ainsi que le guitariste aux multiples facettes s’est prêté au jeu du « Boudoir » pour partager quelques références et points de repère qui ont jalonné et jalonnent encore un parcours musical très personnel…
- Ma madeleine
« Superwoman » de Stevie Wonder que j’ai entendu à la radio enfant… Bien avant que je ne découvre le jazz… C’est le premier disque que je me suis acheté : Music Of My Mind en 1972. Il y a un sublime contre-chant improvisé du guitariste Howard « Buzz » Feiten, à réécouter…
- Le bonheur musical parfait…
S’oublier complètement…
- En tant que musicien, j’ai été le plus heureux…
Sans doute quand, tout jeune musicien de vingt et un ans, j’ai eu le bonheur invraisemblable de faire une « jam » avec Herbie Hancock, à Nîmes, en 1986…
- Photo N. Ilinsky (D.R.)
- Le trait principal de ma musique…
Bien difficile de répondre à cette question… Je laisse ce soin aux amateurs !
- Si je devais changer quelque chose dans ma musique…
Eric Löhrer dans le Boudoir de Proust
Si je devais le faire et que je le savais, sans doute le ferais-je ! Peut-être m’affranchir, plus encore que je ne tente de le faire, de tout cliché dans l’improvisation, tenter d’accéder au pur surgissement..
- Ma plus grande peur quand je joue…
Avoir peur…
- Ce que j’ai le mieux réussi dans ma vie musicale…
Peut-être de rester ouvert, dans mes goûts et ma pratique musicale, à une large palette de sons et de genres, ne pas me laisser enfermer…
- Mon plus grand regret musical…
C’est le pendant de la réponse précédente : ne pas avoir creusé assez loin dans une direction déterminée… Peut-être aussi n’avoir pas travaillé plus dur avant 20 ans…
- Je rêve de jouer…
… Plus souvent avec mon groupe !!!! Pour le reste, mon rêve a été prématurément exaucé (cf. supra) !
- La qualité que je préfère chez un musicien…
Difficile de n’en citer qu’une ! Au moins, je dirais l’exigence et l’écoute.
- Les fautes musicales qui m’inspirent le plus d’indulgence…
Curieuse question ! Qu’est-ce qu’une faute en musique ? Et quelle espèce d’indulgence devrait-elle susciter ? Ce que je peux dire, c’est qu’avec le temps je suis peut-être devenu plus « indulgent » avec mes compagnons de musique, dans le sens où écouter vaut parfois mieux que chercher à tout prix à entendre ce qu’on avait imaginé - ou rêvassé…
- Mon instrument préféré…
Ceux dont je joue en rêve : la batterie et la trompette.
- Les musiques que j’aime par-dessus tout…
La bonne, comme dirait l’autre.
- Mes héros musiciens…
J.-S. Bach, Monk, Coltrane, Miles, Herbie, Wayne Shorter, JB Lenoir, Jimi, Django, Jim Hall, Tony Williams, Léo Ferré, James, The Meters… À quoi bon cette liste ? Il en pleut… J’arrête… Keith…
- Mes disques de chevet…
En ce moment : le dernier Radiohead, Plugged Nickel (Miles), et Jim Hall / Bill Frisell.
- La chanson que je siffle sous ma douche…
« In A Silent Way »
- Ma note favorite…
Sol. C’est la première que j’ai apprise sur la flûte à bec, et ma prof s’appelait Madame Sol, alors…
- En musique, je déteste par-dessus tout…
Le tempo qui ralentit, ou plutôt qui s’empâte, ça c’est vraiment horrible…
- Mes peintres favoris…
Je suis nul, avec un faible pour Rothko…
- Mes films cultes…
Le salon de musique, La nuit du chasseur, Taxi Driver, The Big Lebovski, 8 œ, Shining… Bon allez j’arrête, encore pour les mêmes raisons…
- Mes auteurs favoris…
Gros flash pour Pierre Michon ces derniers temps.
- Ma boisson préférée…
Le café ? Le Chablis ? L’eau ?
- Mon plat préféré…
La fricassée de cèpes ? La sauce gombo ? Le ceviche glacé ?
- Mon occupation favorite…
J’hésite entre la cuisine, une promenade photo, raconter n’importe quoi entre amis…
- Le don de la nature que je voudrais avoir…
Le culot.
- Le morceau que je veux pour mon enterrement…
« Super Bad ».
- L’état présent de ma démarche…
C’est assommant.
- Ma devise…
« Fays ce que vouldras ».