Feu d’artifice avec Leïla Martial
JUBILÄ, un solo pour vocaliste multi-timbrée…
Le 14 juillet dernier, dans la cour de la Cave Po’ à Toulouse, Leïla Martial jouait “JUBILÄ”, son “solo pour vocaliste multi-timbrée”.
- Leïla Martial © Guillaume Petit
Poussant un chariot dans lequel elle transporte ses mignonnettes et autres ustensiles, elle arrive en scène en traversant la cour après avoir au préalable négocié le prix de sa place à l’entrée. Le spectacle commence par un extrait du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach qu’elle interprète à l’aide de mignonnettes préalablement accordées afin de couvrir la gamme chromatique et installées face à elle, et l’on comprend vite le choix de cette œuvre pour initier son solo.
C’est cet apport génial de Bach à la musique que Leïla Martial met en pratique car à partir d’un son, d’une note, d’une tonalité , elle peut aller partout grâce à la modulation et prend alors possession avec une grande liberté de tout l’univers sonore. C’est dans cet esprit jubilatoire que se poursuit la soirée et la chanteuse nous entraîne dans des territoires vocaux insoupçonnés, révélant sans aucun esprit démonstratif une vraie maîtrise de la technique vocale, un humour et un vrai sens de la théâtralité, créant ainsi une relation forte avec le public présent, car elle a vraiment quelque chose de personnel, d’intime, à dire et à partager à travers son art.
On ne saurait donc trop vous conseiller d’aller écouter cette artiste sous cette forme scénique qui est celle du solo, tant elle apparaît elle-même en toute sincérité et profondeur, libre et fantasque, polyglotte et funambule des mots.
Dans le public ce soir-là étaient présents ses partenaires vocaux dans le groupe ÄKÄ, un projet qui rassemble trois vocalistes français et cinq vocalistes pygmées du Congo. Ces derniers semblaient, à l’instar des Toulousains, transportés dans l’univers de Leïla Martial, dont l’universalité du message ne fait aucun doute, et qui est vraiment la voix la plus intéressante et la plus libre qui soit actuellement.