Chronique

Gary Peacock/Marilyn Crispell

Azure

Gary Peacock (b), Marilyn Crispell (p)

Label / Distribution : ECM

Une très ancienne complicité lie la pianiste et le contrebassiste, et l’on se souvient de l’époque où ils défendaient ensemble la musique de l’ancienne épouse de Gary, Annette. C’était en 1997 et on trouve chez ECM une trace de ce travail Nothing Ever Was, Anyway, un magnifique double album. Le présent CD, réalisé en janvier et février 2011, offre des pièces composées dans une juste répartition entre l’un et l’autre, et quelques-unes, plus explicitement improvisées, signées des deux protagonistes.

Longue méditation sérieuse sans être affectée, « Goodbye » n’a rien à voir avec le thème célèbre que les jazzmen interprètent souvent lors du décès de l’un des leurs. Après un « Bass Solo » explicite, « Waltz After David M. » est une valse lente écrite par Marilyn Crispell, énoncée sans emphase, avec retenue, qui fait sa place à un solo de contrebasse tendu et lyrique. Un des grands moments de la séance. « Lullaby » est de la plume du contrebassiste Gary Peacock, fidèle compagnon de Keith Jarrett ; c’est une sorte de romance qui s’interrompt et finit par renouer le fil de son histoire. « Blue » et « Piano Solo » sont assez explicites aussi dans leur titre, le premier mettant pour la première fois de la séance une animation rythmique bienvenue.

Une musique assez sombre, traversée de diagonales lumineuses (voir la pochette), proposée par deux musiciens et interprètes de grande classe à qui l’on demanderait seulement de nous transporter davantage, si seulement le monde permettait encore ces voyages et ces horizons.