Chronique

Glass Museum

Reykjavik

Antoine Flipo (p), Martin Grégoire (dms).

Label / Distribution : sdban

Derrière le nom de Glass Museum se trouve depuis 2016 un duo instrumental francophone de Tournai. Antoine Flipo aux claviers et Martin Grégoire à la batterie, déjà familiers des festivals, signent un nouvel album sur le label gantois SDBAN Records, label de niche pour une scène jazz moderne belge florissante.

Martin vient du rock, Antoine a un background académique de trombone et d’accordéon. Mais dans leur projet Glass Museum, ils partent d’un duo piano-batterie qu’ils réarrangent avec des codes électro.
Ils devaient jouer au festival Jazz Sous Les Pommiers 2020, espérons que ce soit simplement partie remise.
Ce n’est pas par référence à Philip Glass mais pour évoquer un titre de Tortoise que ces deux-là ont choisi leur nom de groupe, qui fait également écho à leur jeu face à face, leur jeu en miroir.
Après un premier album intitulé Deux sorti en 218, Reykjavik leur deuxième album est sorti en plein confinement en avril 2020. Il se compose de huit titres, écrits durant une période de résidence fin 2019, ce qui explique peut-être sa couleur hivernale.
Avec Glass Museum, nous sommes en plein dans cette vague qui se joue des frontières entre la précision chirurgicale de l’électro, la dimension orchestrale du classique, le jazz, les ambiances cinématographiques. On pense à l’influence des britanniques de GoGo Penguin, qui enflamment à chaque passage le festival belge de Dour (2015, 2019). Si le concept général de l’album est inspiré par le grand nord (le duo a déjà eu l’occasion de jouer en Islande), le froid et la glace, chaque morceau entend nous donner à imaginer un lieu naturel, un paysage, de grands espaces aériens ou sous-marins.
La photographie de couverture de l’album, un environnement minéral magnifique, a été prise dans d’immenses carrières d’extraction de pierres à Tournai.

Pour les amateurs de cette veine musicale particulière, de ce style magnétique et narratif, le résultat s’avère particulièrement vibrant. Nos morceaux préférés sont « Abyss », mélancolique et intensément cinématographique, et « IOTA » pour sa saveur orientale. Iota, une expression que l’on pourrait traduire par « une petite quantité insignifiante », quelque chose de simple et évident. Il s’agit du dernier morceau qui a été composé sur la base de sessions d’improvisation, peu avant la session d’enregistrement.

par Alice Leclercq // Publié le 19 juillet 2020
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