Scènes

Grenoble Jazz Festival

Le Festival de Jazz de Grenoble lançait ses premières notes bleues le 10 mars 2009 dans la capitale des Alpes


Le Festival de Jazz de Grenoble (37ème édition) qui lançait ses premières notes bleues le 10 mars 2009 dans la capitale des Alpes, affichait quarante concerts dans pas moins d’une vingtaine de salles. Mettant l’accent sur le jazz européen, il n’en programmait pas moins Roy Hargrove ou l’étonnant burkinabé Zabsonré. Il comprenait également un panorama du jazz alpin, du 24 au 28 mars, à la Maison de la Culture ; découvertes assurées…

Avec trois semaines de concerts (du 10 au 28 mars 2009), le Grenoble Jazz Festival en Isère confirmait sa volonté d’explorer un jazz curieux et ouvert. Un jazz qui mêle les cultures et regarde vers demain. La 37è édition se voulait engagée et militante : pour elle, le « jazz » n’a d’avenir que s’il s’ouvre largement aux musiques du monde. Pour donner corps à cette esthétique, il faisait cette année la part belle aux projets croisant hommes et femmes et répertoires : Erik Truffaz, qui s’entourait de musiciens indiens ; Mina Agossi, dont le chant en français, en anglais, en espagnol est un trait d’union entre jazz, blues et rock ; Renaud Garcia-Fons et Richard Galliano qui, avec leurs formations respectives, explorent le bassin méditerranéen.

Se voulant « le » festival de jazz de la grande agglomération grenobloise, qui compte près de 500 000 habitants, ce festival voit, outre la ville-centre, ses concerts disséminés volontairement dans les principales communes de l’agglomération. Mais pour maintenir le plus possible l’unité de lieu indispensable à la création d’un esprit festival, la dernière semaine se déroulait à la maison de la culture (MC2) avec les « poids lourds » de la programmation.

Jacques Panisset, directeur du Grenoble Jazz Festival ne cache pas que sa manifestation est aussi fortement teintée de jazz européen (même si cette longue série de concerts éclectiques sur toutes les formes de musiques bleues a vu se succéder sur ses différentes scènes des musiciens de tous horizons) : « La caractéristique des musiciens de jazz européen est leur côté décomplexé. Ils peuvent prendre à bras le corps de la musique baroque ou du folk pour faire naître le décalage particulier que le jazz sait impulser, avec de l’humour et une certaine distanciation qui est leur marque de fabrique ! »

Le cycle « Passages de l’Alpe », composante majeure du Festival, agrandissait également son territoire de jeu en ouvrant le dialogue avec les cultures italienne, balkanique, suisse et autrichienne. « Notre proximité géographique nous a permis de thématiser ces cinq concerts », se félicite le directeur de la manifestation.

Attaché à cet esprit défricheur, explorateur, Jazz de Grenoble invitait aussi des projets originaux : relectures de la musique baroque avec Dakryon (Barry Guy/Maya Homburger), classique (Zapp String Quartet) ou encore polyphonique (Kraah). Sans oublier la scène jazz rhône-alpine, largement représentée tout au long de ces trois semaines. Et parce qu’on ne peut grandir sans mémoire, de grands noms du jazz se sont posés à la MC2, parmi lesquels Roy Hargrove et Brad Mehldau pour un retour aux sources historiques afro-américaines. Daniel Humair, Joachim Kühn, Tony Malaby, Dominique Pifarély, François Corneloup étaient aussi parmi les beaux rendez-vous de cette année. Et comment ne pas mentionner la venue du MegaOctet d’Andy Emler, qui s’est particulièrement illustré !