Chronique

Irina González

Emigrar

Label / Distribution : Autoproduction

« Emigrar » : en un mot, tout est dit ou presque. Irina González sort un album qu’elle dédie « a todos los inmigrantes del mundo, que han debido emigrar por una necesidad ». Cette thématique de la migration y est à la fois heureuse et sinistre, en témoignent l’illustration d’un oiseau, « un ave emigrar » entend-on dans le premier morceau, et celle de mains qui semblent sortir de l’eau, à moins qu’elles ne s’y enfoncent. Le propos est donc on ne peut plus sérieux.

Textes et musiques le sont tout autant et Irina González – dont la voix, subtilement rauque et limpide, est un instrument à part entière – parvient à faire un disque à la fois très composite et remarquablement cohérent. C’est souvent tonique, à l’instar d’« Emigrar », « Na lua », « Ilusión » et nombre d’autres morceaux. C’est également bourré de poésie et « Dos nubes », une histoire de nuages, de baisers et d’amours essentielle, le confirme si besoin était. L’album se termine sur une touche douloureuse avec « Un bolero » à l’orchestration minimaliste. Indubitablement, l’humanité de ce disque est d’autant plus forte que la musique et le chant sont ingénieux et fertiles.

P.S. : Irina González (g, voc, perc), Sunny Adroit (b), Andy Berald-Catelo (d), Ralph Lavital (g), Natacha Kanga (voc), Leïla Cissé (voc), Cyprien Zeni (voc), Fermin Zarape (sitar), Paulo Brito (perc), Dasari Kumar « Sublevao » (rap), David Haudrechy (ss), Alex Galinié (as), David Pautric (ts), Gaël Pautric (bs)