Chronique

Kimura, Andonovska, Pifarély

Seven Dreams

Izumi Kimura (p), Lina Andonovska (fl), Dominique Pifarély (vln)

Label / Distribution : Fundacja Słuchaj

Pianiste japonaise installée en Irlande, Izumi Kimura collabore régulièrement avec Gerry Hemingway, Barry Guy, Ramón López ou encore Stéphane Payen. Avançant sur les terres conjointes du classique et du contemporain, c’est tout naturellement qu’elle convie pour cette rencontre en trio la flûtiste australienne Linda Andonovska qui, peu ou prou, pratique ce double langage à la fois maîtrisé et totalement libéré, et le violoniste français Dominique Pifarély qu’on ne présente plus, et qui lui aussi associe l’élégance du geste à la précision de l’intention.

Déroulé en sept plages, Seven Dreams, comme son nom l’indique, se déploie à l’intérieur de ces états flottants au sein desquels il ne faut pas entendre, ni attendre, de simples moments à la suspension onirique sereine. Bien au contraire : de nombreux courants contraires traversent cette musique qui ne cherche pas pour autant le saillant d’arêtes tranchantes et d’états contrastés.

À partir de lignes délicates et parfois ténues, le trio s’assemble en duos mobiles, piano/flûte, flûte/violon, violon/piano pour dessiner des paysages grisés voire irisés par les miroitements d’une musique aux sonorités contemporaines et qui use des techniques périphériques (crissement, harmoniques) pour compléter un piano impressionniste.

Progressant dans ce cheminement où le silence tient sa part, les trois protagonistes finissent par se retrouver dans un long flux qui gonfle, où chacun·e tient la place qu’il s’est trouvée et qu’il nourrit avec force dans un moment venu de loin, mais soudainement parfaitement incarné.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 12 octobre 2025
P.-S. :