Scènes

Jazz à Vienne 30/6/10 : China Moses

Nuit de Chine…


Grande habituée de Jazz à Vienne, Dee Dee Bridgewater n’est pas venue seule pour cette trentième édition, mais en compagnie de sa fille China Moses, qui assurait la première partie de soirée.

Grande habituée de Jazz à Vienne, Dee Dee Bridgewater n’est pas venue seule pour cette trentième édition, mais en compagnie de sa fille China Moses, qui assurait la première partie de soirée.

China a du talent, sait transmettre des émotions et possède un vrai tempérament, simple et sans affectation. Une jolie fille très nature qui séduit d’emblée le public.

« Vienne j’ai l’habitude, je connais bien, car quand j’étais petite, ma maman me traînait près de la scène avec ma poussette… », s’est plu à raconter China Moses dans ses propos d’avant-concert. Passer des coulisses à la scène quand on a une mère aussi célèbre [1], mais China a déjà une carrière derrière elle, puisque son premier album, « Time » date de 1996. Aussi bavarde que sa mère, elle fait preuve d’un tel naturel, d’une telle générosité et d’une telle simplicité qu’avec sa robe moulante d’un jaune éclatant, elle met tout de suite le public dans sa poche.

China Moses © J.-L. Chauveau

Ses talents de chanteuse font le reste. Elle est, de surcroît, solidement accompagnée par le sextet de Raphaël Lemonnier, un ancien du big band de Nîmes, qui suscite une ambiance acidulée donnant des couleurs et du relief à la voix en lestant le tout de quelques beaux chorus de piano.

Comment consacrer son tour de chant à une légende du jazz, en l’occurrence Dinah Washington, morte à trente-neuf ans après une carrière fulgurante, sans paraître prétentieuse ? China n’a pas à forcer sa nature pour trouver la réponse : en assaisonnant son hommage d’une forte dose d’humour. Mais en narrant quelques événements de la vie de Dinah, cette ancienne animatrice de MTV fait aussi passer une bonne dose d’émotion.

Puis, après avoir égrené les grands standards de la « Queen of the Blues » tels que « Mad About the Bad Boy », « Call Me Irresponsible » ou encore « What A Difference a Day Makes », China conclut par une apothéose : sa mère la rejoint sur scène pour interpréter avec elle le standard des standards, « Everyday I Have the Blues », pour un final très hollywoodien ; les deux artistes tombent dans les bras l’une de l’autre en versant une larme.

Line-up : China Moses (voc), Raphael Lemonnier (p), Daniel Huck (as), François Biensan (tp), Fabien Marcoz (b), Jean-Pierre Derouard (dms).

par Dominique Largeron // Publié le 2 juillet 2010

[1Et un père cinéaste, en l’occurrence, Gilbert Moses, aujourd’hui décédé, créateur de la série « Racines ».