Chronique

Jean-Philippe Viret Trio

Le temps qu’il faut

Jean-Philippe Viret (b), Edouard Ferlet (p), Fabrice Moreau (dr)

Label / Distribution : Melisse

L’Art Poétique

Lu dans le communiqué de presse : la beauté et le mystère de cet album pourraient être cachés dans les titres des quatre précédents albums du trio de Jean-Philippe Viret Considérations, Étant donnés, L’Indicible, Autrement dit… Et à chaque fois, l’importance des titres en relation très intime avec la composition, une rareté.

Ce qui saute aux oreilles depuis le début de ce trio hors normes, c’est de constituer un vrai groupe par la cohésion et l’empathie dans le(s) choix esthétique(s) sans céder au faire-valoir ou au savoir-faire systématiques ; chaque disque est le prolongement naturel du précédent, une rareté également.

Je n’aime pas beaucoup citer les textes laudatifs qui accompagnent les disques mais celui de Stéphane Ollivier me semble, sans exagération, rendre parfaitement compte des qualités du trio (il faut parfois s’effacer devant la pertinence des textes des autres) : miroitements de couleurs, jeux de reflets, nuances de timbres, sens du motif et de son évolution « narrative »… compositions raffinées et volontiers mélancoliques… (cf. le très evansien « En un rien »). Tout est dit.

Au sujet de la « différence » entre Antoine Banville (l’ancien batteur) et Fabrice Moreau (le nouveau percussionniste), sujet d’interrogation paraît-il, j’y entends autant de dissemblance/similitude qu’entre le jeu des deux derniers « batteurs » du trio de Bill Evans, Joe LaBarbera et Eliott Zigmund.

Je regrette d’avoir reçu ce disque (paru sur le label d’Edouard Ferlet, Mélisse si tard, car il aurait fait partie de ma sélection des meilleurs disques écoutés en 2008. À la meilleure place.


1/ Peine perdue. 2/ Les Arbres sans fin 3/ En un rien 4/ Esthétique ou pathétique ? 5/ 7 à dire 6/ Dans la peau d’un autre 7/ Ailée au sud 8/ Si peu de choses. - Enregistrement en mai 2008.