Chronique

Julieta Eugenio

Jump

Julieta Eugenio (ts), Matt Dwonszyk (contrebasse), Jonathan Barber (batterie)

Label / Distribution : Greenleaf Music

Jump est le premier album de la saxophoniste ténor Julieta Eugenio, accompagnée par le contrebassiste Matt Dwonszyk et le batteur Jonathan Barber. Sorti en 2021 sur le label Greenleaf Music, dirigé par Dave Douglas, l’album contient huit compositions originales d’Eugenio et deux standards : « Flamingo » et « Crazy He Calls Me ».

D’origine argentine et vivant à New York, Julieta Eugenio possède une sonorité américaine. L’influence de Sonny Rollins, de Dexter Gordon entre autres, se fait bien sentir. En revanche, contrairement à ses compatriotes comme les saxophonistes Ada Rave, Rodrigo Domínguez et Luis Nacht, aucune saveur typiquement portègne ne ressort de son instrument.

Son projet est autre, à savoir celui d’un post-bop classique sans fioriture qui se situe toutefois dans notre époque. L’album est bien exécuté et cohérent, mais il nous laisse un peu sur notre faim. L’esprit nord-américain aurait pu déboucher sur une musique plus risquée. Le groupe est soudé et se connaît très bien mais pendant toute la durée de l’album, la sonorité est constante, sans guère de variations dynamiques, ni de jeu. Si certaines compositions sont intéressantes – citons la balade « For You », l’ostinato qui fonctionne comme le fondement du morceau « Raccoon Tune » et la version en duo saxophone et contrebasse de « Crazy He Calls Me » –, il n’y a pas de tentative d’innovation formelle.

par Frederico Lyra // Publié le 4 septembre 2022
P.-S. :