Chronique

Laurent Dehors

Dommage à Glenn

Laurent Dehors (cl, bcl, ts), David Chevalier (g, banjo), Jean-Marc Quillet (vb, marimba, perc), Bastien Stil (tuba, tb), Michel Massot (tuba, tb), Catherine Delaunay (cl, acc), Jacky Lignon (acc), François Merville (d)

Label / Distribution : Fairplay

« -Dis Lolo, tu nous joues in the moon ? »
« -C’est pas in the moon , mais In the Mood, mémé ! »

Voilà, ça vient de là cette affaire. De ces dimanches après-midi où le petit Laurent était l’attraction de la famille et jouait le jazz fraîchement débarqué, destiné au peuple et qui n’allait pas tarder à être en dehors de ce peuple.

Cette histoire, Laurent Dehors la raconte sur scène. Et dans ses projets (Tous Dehors, Trio, Solo), il lui a toujours tenu à cœur de faire la synthèse de ces jazz populaires et savants.
Dans ce « Dommage à Glenn » il y a à la fois le sérieux de l’écriture (les tentations contemporaines d’Affirmation), écriture parfois casse gueule sans en avoir trop l’air, et un côté jubilatoire ou franchement parodique (Verdi, A string of pearl).

Jusque dans l’instrumentarium se lisent les différentes tendances esthétiques. Souvenir de la Nouvelle Orléans (tuba, banjo), musette, « free-rock » (guitare débridée de David Chevalier) et jazz bien sûr. Agitez, secouez et rajoutez avant consommation le jeu extrêmement libre du leader.
Alors sur quel pied danser ? Justement, il ne faudrait pas que l’écouter le Laurent, mais au moins s’agiter frénétiquement avec lui, et au plus faire le fou !
La facétie est même poussée jusqu’à reprendre un tube de Dave (lui-même écrit d’après Glenn Miller, voilà pour le lien) Dansez maintenant, l’énergie et le fou rire en plus.

Alors à parcourir cette certaine histoire du swing, on en ressort -vous l’aurez compris un peu décoiffé et définitivement régénéré (dégénéré ?) par ces différentes pirouettes.
Ce sera aussi à consommer en concert, où sans nul doute le bonheur sera dans le pré !