Chronique

Matías Riquelme

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Matías Riquelme (violoncelle, composition) et selon les plages : Tazio Caputo (p), Sarah Claman (vl), Leonardo García (quena), Lucas Gaudin (s), Javier Riquelme (dms), Sebastián Vidal (eg)

Label / Distribution : Orbit 577

Violoncelliste chilien, Matías Riquelme avait su nous accrocher l’oreille dernièrement encore avec La Trahison des mots, duo de musique improvisée enregistrée dans une église basque. Un nouveau projet voit aujourd’hui le jour, qu’il signe de sa main seule quoique l’idée ne soit pas totalement exacte.

Confiné comme chacun d’entre nous durant l’année 2020, il a, à sa demande, collecté les sons de quelques amis musiciens installés à Paris, Barcelone ou Santiago et s’est ensuite chargé de faire un montage du matériel collecté.

En résulte une suite de sept fragments qui ont justement pour titre les différents anagrammes du mot collage. On y entend un art subtil de la recomposition qui éclaire différemment les cellules mélodico-ryhtmiques proposées et celui de la construction d’un continuum délicat ou chaque événement, si minime soit-il, prend une importance majeure. Surtout, Riquelme nous invite à une promenade durant laquelle on s’amuse à saisir des bribes de timbres reconnus, des sons transfigurés dans un ambiance apaisante.

Globalement reposante, cette musique camoufle en son sein une inquiétude qui en fait également la valeur. Pourtant, en déroulant sous ses pas des paysages sans accroc, c’est bien la portée onirique qui prédomine. Un monde de semi-conscience s’ouvre à nous que l’on accepte comme une trame de fond provocatrice de rêverie mais qui finit par s’imposer naturellement pour elle-même.

par Nicolas Dourlhès // Publié le 3 octobre 2021
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