Miles Davis

Bien sûr, le principe du « highlights », comprenez les meilleurs extraits, ne réjouira pas les vrais aficionados de Miles. Mais lorsque l’on sait qu’il s’agit d’annoncer, en appâtant l’amateur, la sortie
du coffret comprenant une vingtaine de CDs et réunissant l’intégralité des 10 prestations de Miles Davis à Montreux entre 1973 et 1991, on se prend à regretter de n’être point millionnaire… et le « Highlights » devient un exutoire de fortune.
On y retrouve donc 8 titres, gravés entre 1973 et 1990. C’est une façon comme une autre d’apprécier l’évolution musicale du trompettiste. Des différents groupes, on retiendra les
participations efficaces et prometteuses des musiciens suivants : Dave Liebman (1973), Al Foster (1973/1984), Robert Irving III ((1984/1988), John Scofield (1984/1985), Kenny Garrett
(1988/1990) et Foley (1988/1989). Bien sûr, la fracture dans l’œuvre de Miles est ici représentée (mais pas mise en avant) : pas d’enregistrement entre 1973 et 1984. Miles a décroché entre 1975
et 1980.
Ce sont donc principalement les groupes et les succés qui ont fait les albums The man with the
Horn, We want Miles, Decoy, Tutu, You’re under arrest, etc. la fin de sa vie. La période funk, binaire et violente. La plus mauvaise pour certains, la meilleure pour d’autres.
Cette mise en bouche n’est pas une révolution musicale, la plupart des morceaux ne sont qu’une version en concert. Mais il faut savoir apprécier. Celui qui a écouté 500 fois Tutu ou We want Miles,
sera heureux de ne plus savoir à la note prés le solo de trompette ou de sax !
Et celui qui pourra s’offrir le coffret en prendra pour dix ans, au moins.