Chronique

Miles Davis Quintet

Live in Europe 1967

M. Davis (tr), W. Shorter (sax), H. Hancock (p), R. Carter (b), T. Williams (d)

Label / Distribution : Columbia Jazz / Sony

Pour fêter les vingt ans de la mort de Miles Davis, Columbia se relance dans une série de petits coffrets d’inédits.
Après les légendaires coffrets métalliques numérotés qui regroupaient par thématiques les enregistrements réalisés par Miles et ses musiciens pour le label Columbia, après la somme gargantuesque (70 CD) de The Complete Columbia Albums Collection, on pensait avoir tout entendu. Mais bien sûr, il reste des inédits, essentiellement des live non encore officialisés.
C’est le cas ici de quatre concerts enregistrés en 1967 : Anvers en octobre et Paris en novembre pour les trois CD, Stockholm en octobre et Karlsruhe en novembre pour le DVD.

On y entend le fameux quintet composé de Herbie Hancock (piano), Ron Carter (contrebasse), Tony Williams (batterie) et Wayne Shorter (saxophone). Ce groupe soudé, inventif et légendaire, a fait l’objet d’un des coffrets métalliques (Miles Davis Quintet 1965-1968). Il faut dire qu’en trois ans, c’est le cours du jazz qui a été transformé. Avec ce quintet, Miles Davis a déjà enregistré les albums E.S.P., Miles Smiles, Sorcerer, Nefertiti et Water Babies. Ils représentent aussi les derniers instants de la matière acoustique du groupe. Quelques temps plus tard, Miles Davis et ses musiciens introduiront des instruments électriques et des nappes sonores qui conduiront pas à pas, en 1968, à In a Silent Way et à la fin de ce quintet.

Ce coffret a davantage valeur de témoignage. Les concerts se ressemblent, les titres sont les mêmes peu ou prou, souvent dans le même ordre. La proximité des dates y est pour beaucoup. Cependant, on y capte l’essence de ce groupe, sur scène, face au public, en mouvement. Cette musique particulière, si particulière qu’elle n’appartient qu’à lui, reste l’archétype d’un jazz modal, compact et fluide.

Le DVD offre un aperçu de l’ambiance. Le son et l’image sont d’époque, il s’agit avant tout d’un document d’archives pour amateurs nostalgiques. Mais les cinq messieurs présents sur scène ont tant de classe : costards, cravates, regards en coin. Ils sont jeunes et beaux, ils respirent la musique. Pas de démonstration, pas de spectacle inutile. Ils jouent, et bien.