Chronique

Oded Tzur

My Prophet

Oded Tzur (ts), Nitai Hershkovits (p), Petros Klampanis (b), Cyrano Almeida (dm).

Label / Distribution : ECM

Oded Tzur poursuit l’exploration d’un univers qu’il a créé de toutes pièces. Cet univers, unique, est immédiatement identifiable à bien des égards, à commencer par le son du saxophoniste et ses sonorités inspirées notamment de l’Inde du Nord et du Moyen-Orient. Plongeant toujours plus loin dans une musique contemplative, voire méditative (le New York City Jazz Record parle d’une prière interactive), Oded Tzur a reconsidéré les limites de son instrument auprès du grand maître indien du Bansuri, Hariprasad Chaurasia, et explore depuis, dans une expression aussi artistique que spirituelle, son spiritual jazz à lui.

Un univers, donc, qui continue son expansion avec ce cinquième album, le troisième signé chez ECM, enregistré dans le sud de la France au studio de la Buissonne, sous la direction de Manfred Eicher qui, lui, ne s’est pas trompé d’univers. À l’exception d’un changement de batteur en la personne de Cyrano Almeida pour succéder à Johnathan Blake, la formation est la même que sur le précédent album, Isabela, avec Nitai Hershkovits au piano, et l’indétrônable Petros Klampanis à la contrebasse, présent sur chacun des albums du saxophoniste.

Ce cinquième disque installe Oded Tzur encore un peu plus au-dessus de la mêlée, et place sa musique sur orbite. Tant d’années de pratique nourries d’influences multiples et à ce point maîtrisées font désormais de ce grand musicien une influence à son tour, d’un nouveau genre, ce qui doit être à peu près aussi rare que l’apparition d’une étoile hypervéloce dans le nôtre, d’univers.