Chronique

Patrick Cornelius

While We’re Still Young

Patrick Cornelius (as, ss, fl), John Ellis (ts, bcl), Gerald Clayton (p), Mike Vayenas (tb), Jason Palmer (tp), Miles Okazaki (g), Peter Slavov (b), Kendrick Scott (dms)

Label / Distribution : Whirlwind

En 1924, le poète A. A. Milne a publié un recueil de poème, While We’re Still Young, classique de la littérature jeunesse dans les pays anglo-saxons. C’était deux ans avant sa plus célèbre création, Winnie l’Ourson. Le saxophoniste Patrick Cornelius, qu’on retrouve ici également à la flûte, s’entiche des poésies enfantines. On connaissait les aventures contemporaines de cette figure de la scène anglaise, notamment aux côtés de Michael Janisch ou Jeff Ballard (Infinite Blues). Avec son Octet, il extrait six textes du livre de Milne, à concevoir comme une suite assez classique. Brillante même, lorsqu’on s’attache aux performances des musiciens et particulièrement à leur solos.

Ainsi le tromboniste Mike Vayenas resplendit sur « Jonathan Jo ». Il en est de même de la discussion entre le guitariste Miles Okazaki et le trompettiste Jason Palmer qui fait dodeliner les nénuphars de « Water Lilies ». Rutilant mais manquant de dynamique narrative parfois. On aurait pu imaginer l’univers de Milne plus onirique et naïf. La version de Cornelius est luxueuse et reliée plein jazz, le genre d’œuvre qui embellit les bibliothèques mais qu’on ne laisse pas entre les mains turbulentes d’un marmot. On pourra le regretter, mais les adultes trop sérieux n’ont-ils pas aussi besoin, parfois, de se donner l’impression de retomber en enfance ?