Rémi Panossian Trio

Il y a de l’inflation dans l’air, pas seulement chez qui vous savez mais aussi en ce qui concerne le piano, ou plus exactement les pianistes : un nouveau par mois, voire par semaine… on ne sait plus où donner des 88 touches, d’autant que la plupart sont plus qu’honorables - hormis les inévitables épignones, imitateurs, copistes, faussaires et autres épiciers sans vergogne que dénonce notre confrère et ami Laurent Poiget dans sa chronique sur les derniers albums de Benoît Delbecq.

Aussi, lorsqu’un producteur avisé et émérite comme Yann Martin présente un nouveau poulain désireux d’aller plus loin (music), ne peut-on que prêter une oreille attentive à ce trio de sudistes basé à Toulouse : un Montpéllierain, un Marseillais, un Niçois ; car voici de jeunes musiciens qui ne se poussent pas du col, qui ne cherchent pas à en mettre plein la vue (à défaut des oreilles), qui font une musique simple sans être simpliste, loin de là, c’est-à-dire sans ostentation ni affectation, et qui vont, pourrait-on dire, leur petit bonhomme de chemin sans être contraints dans la tradition ni embringués dans l’avant-gardisme d’hier toujours en vigueur. Et c’est bien cela qui force notre attention.

On entend chez eux une joie de jouer ensemble (un vrai trio) une musique à la fois romanesque, imaginative et lyrique autant qu’énergique et volontariste.
A découvrir et à suivre de très près.