Richard Bona & Mandekan Cubano
Heritage
Richard Bona (b, g, sitar, voc, perc, clav), Osmany Paredes (p), Luisito Quintero (perc), Rey Alejandre (tb), Dennis Hernandez (tp), Roberto Quintero (perc)
Label / Distribution : Qwest Records
On ne fera pas l’affront de présenter Richard Bona sinon pour dire que ce bassiste, chanteur et compositeur a joué avec les plus grands et que les plus grands ont joué avec lui. Ses albums, depuis Scenes From my Life (1999), sont empreints de mélanges et Heritage ne déroge pas à la règle. Dans ce disque Richard Bona revendique d’ailleurs très explicitement de faire rencontrer différentes esthétiques, en l’occurrence Cuba et l’Afrique. A cet égard, autant on trouve ici des morceaux cubains (exécutés avec le Mandekan Cubano) autant on se délecte des chansons africaines. On les savoure, en effet, car elles sont, comme d’habitude, très émouvantes. « Matanga », qui fait vraisemblablement référence à la période de deuil, en témoigne. C’est une très belle mélodie, cheminant sur une orchestration – guitare solo – très sobre, qui s’avère terriblement efficace et poignante. « Eva », même si le propos est vraisemblablement différent, est du même acabit : douce mélopée, orchestration discrète et rendu superbe. Celles et ceux qui ont vibré avec « Dipita », « Eyala » ou encore « Bisso Baba » adoreront.
Si ces chansons saisissent, la particularité de ce disque est que, dans bon nombre de compositions, Richard Bona mélange ses inspirations à la musique cubaine. C’est carrément le cas dès la seconde piste avec « Bilongo », reprise d’un tube cubain quelquefois intitulé « La negra Tomasa », voire avec – peut-on être plus explicite ? – « Cubaneando ». La rencontre de la voix et la diction auxquelles sont associées une rythmique latine ainsi qu’une section de cuivres en constituent les éléments les plus probants. Richard Bona signe cet album comme une passerelle entre Cuba et l’Afrique. D’où cette notion d’héritage qu’il met en exergue. Le résultat est concluant et le déhanchement garanti.