Romane
French Guitar
Romane (g), Richard Manetti (2e guitare solo sur « French Guitar »), Fanto Reinhardt (g), Yayo Reinhardt (g), Pascal Berne (b), Christophe Cravéro (p, vl)
Label / Distribution : Iris-Music
French Guitar ? S’agirait-il d’un album consacré à la guitare française par un musicien de jazz manouche ?
Non, pas du tout, vous n’y êtes pas, c’est un album dans lequel le guitariste français Romane nous propose de revisiter quelques-uns des plus grands classiques de la chanson française. Tout simplement, les chansons qui ont marqué son enfance et auxquelles il souhaitait rendre hommage. Ce qui permet, au passage, de souligner le lien si fort entre musique de variété et musique de jazz, l’une et l’autre s’inspirant mutuellement depuis des années, et ce dans nombre de pays.
Romane nous emmène donc en voyage, celui de ses souvenirs d’enfant, en chansons. Et ça sent l’enfance, la joie de vivre, l’innocence des jeunes années… Ce nouvel opus est donc constitué pour moitié des reprises et, pour l’autre moitié, de compositions originales du guitariste manouche. Parmi les « repris », on trouve les plus grands auteurs compositeurs interprètes français. Ce sont bien sûr les Piaf, Trénet, Distel. On notera particulièrement une version très émouvante de « L’hymne à l’amour », magnifiquement interprétée dans un question/réponse entre piano et guitare. Un petit « Billet doux » du père Django s’est glissé dans le lot : chassez le maître, il revient en tempo !
Au beau milieu de ces « must », les compositions de Romane supportent très bien la comparaison : les thèmes sont enjoués, rieurs et parfois nostalgiques. L’interprétation du quintet est irréprochable grâce notamment à Yayo et Fanto Reinhardt dont la pulsation et la rigueur rythmique sont bien à la hauteur de celles de leur illustre aïeul.
Evidemment, faut-il le préciser, il n’y a que des instruments sur cet album, pas de chant. Les thèmes archi connus, tel ce « Ménilmontant » de Trenet, sont joués par la guitare de Romane ou le piano/violon du polyvalent et impressionnant Christophe Cravéro. Et tout ce qu’on peut dire, au final, c’est que ça swingue !