Chronique

Sibiel

The Bridal Party In Hardanger

Jean-Philippe Feiss (comp, cello), Théo Girard (b), David Potaux-Razel (g)

Label / Distribution : Discobole Records

Pour son troisième album, inspiré par un film norvégien muet datant de 1926 et réalisé par Rasmus Breistein, le trio Sibiel déroule une sorte de road movie musical tout à fait original, tant dans son instrumentation (qui rappelle le Théo Ceccaldi trio) que dans son univers, qui mêle jazz, musique contemporaine et folk.

The Bridal Party In Hardanger est en effet un voyage captivant, saisissant, voire émouvant, autour de l’histoire de Marit et Anders, deux âmes amoureuses dans la Norvège du début du siècle dernier. Les morceaux sont des saynètes évocatrices, pas toujours illustratives, avec quelques morceaux splendides (« Sur la mer », « Déjeuner »). Une grande subtilité nimbe cette suite délicate, très profonde et très belle, au point qu’on ressent de l’empathie pour les personnages de cette mini-fresque familiale où il est question d’amour, de la famille, de la perte d’un être cher.

Jean-Philippe Feiss, Théo Girard et David Potaux-Razel signent ici une œuvre envoûtante, poétique. La musique (composée par le violoncelliste) semble suspendue dans le temps ; cristalline, traversée par l’air vivifiant des fjords, elle est riche de leur assemblage de timbres et de cordes, guitare, violoncelle et contrebasse s’entrelaçant. Une parfaite compagne pour l’œuvre de Breistein.


« Sur la mer », avec un extrait du film :